Guerre 14-18 – jour 21 – Visite de Strasbourg – Retour Nantes – 30 km + 10 km

Comme d’habitude, c’est avec retard que je publie mon dernier article sur ce voyage.

Mercredi dernier, j’ai commencé par traverser le Rhin par la passerelle des Deux Rives pour aller faire un tour à Kehl en Allemagne, ville où j’ai vécu six mois, de début avril à fin septembre 1975, à l’occasion de mon service militaire en tant qu’aspirant au 33ème Régiment du Génie (troupe d’occupation, régiment dissous en 1978).

Ville dont je n’ai aucun souvenir ! Même si je m’y suis déplacé à vélo (j’avais emmené mon vélo). Mais j’ai beaucoup de souvenirs « militaires », et plutôt des bons souvenirs. En tant qu’aspirant, élève officier, nous logions par binôme, hors de la caserne, déjeunant au mess des officiers, hors de la caserne.

Mon vélo me permettait d’aller à Strasbourg, et, le week-end, je faisais des randonnées en Forêt Noire et en Alsace.

J’étais déjà passé à Kehl, j’avais revu la caserne laissée à l’abandon. Aujourd’hui il n’y en a plus de trace.

Kehl m’a paru très agréable à vivre, petite ville à la porte de Strasbourg, très agréable à parcourir à vélo.

Puis je suis rentré dans Strasbourg. Si l’on compare les fiches Wikipédia de Nantes et de Strasbourg, que ce soit la ville ou l’agglomération, Nantes apparaît légèrement plus peuplée pour une superficie moindre.

Ce n’est pas l’impression que j’ai eu. Peut-être Strasbourg est-elle plus touristique que Nantes.

Belle ville agréable à circuler à vélo, mais l’après-midi après avoir déjeuner avec mon ami Jean-Michel à l’auberge Ciarus, je suis allé visiter la cathédrale. J’avais raté l’entrée à la cathédrale le matin, elle est fermée de 11h15 à 12h45, j’étais arrivé à 11h16 pour voir l’accès se fermer, et l’après-midi, j’arrive à la Petite France, pile au moment où le dispositif de contrôle d’accès au marché de Noël se met en place, barrage policiers armés … et fouille des sacoches et du sac à dos… En arrivant à la cathédrale, je m’aperçois que j’ai perdu une lanière d’une sacoche. Je visite quand même la cathédrale, et une demi-heure après, je refais le chemin en sens inverse, et je retrouve ma lanière. Ouf !!!

Comme prévu, je prends le soir le train direct pour Nantes et arrive à 22h23, accueilli par un bon crachin nantais ! Plus que 10 kilomètres à faire pour arriver à la maison.

J’ai eu beaucoup de chance au cours de ce voyage, n’ayant pas eu à subir trop d’aléas climatiques. Le brouillard, la pluie, le froid étaient prévus, je m’y suis parfaitement adapté, le vent était prévu, il est globalement resté supportable alors qu’à la même période le vent a été terrible dans certaines régions de France, en particulier à Nantes. J’ai eu de la neige, modérément et sans verglas.

Merci à Wikipédia pour toutes les informations que j’y trouve, aux auberges de jeunesse qui m’ont accueillies à Péronne, Bouillon, Châlons en Champagne, Verdun, Colmar, Strasbourg, aux petits hôtels, et à mon hôtesse en Argonne.

et merci à tous ceux qui m’ont lu et/ou envoyés des petits mots, vous m’accompagnez dans mes voyages et je pense à vous quand je pédale.

Tout cela fut un voyage très intéressant sur les traces de mon grand-père Fernand.

Je suis revenu en pleine forme !

Hier matin, je m’occupais de ma petite fille Adèle, presque deux ans, et … je me suis bloqué le dos en la portant …

Aujourd’hui, avec antalgique et anti-inflammatoire, je suis un peu décoincé, et j’ai même pu nettoyer, contrôler mon vélo neuf apès 1500 km.

Nettoyage facile. Les freins à disque salissent moins que les freins à patins, la boite de vitesse dans le moyeu ne nécessite pas d’entretien (vidange tous les 5000 kilomètres, ou tous les deux ans), le mono-plateau, une chaîne assez courte et l’unique pignon sont plus faciles à nettoyer que 3 plateaux, une cassette 10 vitesses, un dérailleur, et une longue chaîne.

Je suis totalement satisfait de mon nouveau vélo !

Et demain, mon lumbago devrait être guéri. Utinam !

Monument à la mémoire de la libération de l’Alsace le 16 avril 1945.

La passerelle des Deux Rives, entre Strasbourg et Kehl (Allemagne) par dessus le Rhin. La passerelle est l’élément central du jardin des Deux Rives (en allemand Garten der zwei Ufer), et est destinée à marquer la force des échanges franco-allemands. Lors du sommet de l’OTAN de 2009 qui se tenait à Strasbourg et à Kehl, les chefs d’État emmenés par la chancelière allemande Angela Merkel se retrouvèrent le 4 avril au milieu de la passerelle où les attendait Nicolas Sarkozy arrivé lui du côté français.

La passerelle des Deux Rives.

La passerelle des Deux Rives. Vers 8h20, un mercredi, cette passerelle est assez fréquentée par piétons et cyclistes.

Au milieu de la passerelle des Deux rives, avec à droite, la piste cyclable, et à gauche, la voie piétonne, deux voies distinctes, mais beaucoup de piétons prennent la voie cyclable.

Le Rhin vu de la passerelle des Deux Rives, vue vers le sud.

Le Rhin vu de la passerelle des Deux Rives, vue vers le nord. Ensemble de 3 ponts en parallèle, le pont routier, la passerelle tram-vélo, le pont de chemin de fer.

Quartier de Kehl, au niveau de la passerelle des Deux Rives. Un quartier très agréable.

L’ancienne porte d’une école historique de Kehl (sauf erreur). Un accès (libre) au lycée Einstein.

Le Einstein-Gymnasium (lycée Einstein) de Kehl. Lycée général avec le profil scientifique et littéraire. En plus de l’Abitur, les lycéens peuvent préparer le baccalauréat français .

Le lycée Einstein, école sans racisme, école avec courage (?).

La cour du lycée Einstein, ouverte, pas de grille, accessible à tous !

Un parking vélo du Einstein-Gymnasium.

Un deuxième parking vélo du Einstein-Gymnasium.

Le vieux Kehl (maison de 1905).

Route vélo ! Le bonheur !

L’hôtel de ville de Kehl, et le tramway qui conduit à Strasbourg par dessus le Rhin.

La ligne de ponts qui relient Kehl et Strasbourg. A droite le pont de chemin de fer, à gauche, la passerelle tram-vélo, et encore plus à gauche, non visible, le pont routier.

Les trams de Strasbourg sont accessibles au vélo, sauf du lundi au samedi de 7h à 9h et de 17h à 19h. 2 vélos par rame maximum, si l’affluence le permet.

A Strasbourg, au rez-de-chaussée d’un immeuble de logements, un très grand local vélo !

L’église de Tous-les-Saints, église orthodoxe russe. La consécration majeure de l’église a été célébrée par le patriarche Cyrille de Moscou le 26 mai 2019

La Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Le Hall Sportif AGR (Avant Garde du Rhin – je n’ai pas trouvé sur Internet ce qu’est exactement cet équipement).

Conseil de l’Europe. Le Conseil de l’Europe (à ne pas confondre avec l’Union Européenne) est une organisation internationale qui rassemble environ 675 millions de ressortissants de 46 États membres, par le biais des normes juridiques dans les domaines de la protection des droits de l’homme, du renforcement de la démocratie et de la prééminence du droit en Europe. Le Conseil de l’Europe est doté de la personnalité juridique, reconnue en droit international public. Cette organisation intergouvernementale est instituée le 5 mai 1949 par le traité de Londres. Les activités du Conseil de l’Europe intéressent tous les domaines de la vie courante – sauf les questions de défense. Elles ont abouti à l’élaboration d’un large éventail de normes, chartes et conventions destinées à faciliter la coopération entre les pays membres du Conseil et à renforcer la construction européenne. Le Conseil a également pour but de favoriser le progrès économique et social. La Convention européenne des droits de l’homme ainsi que la Cour européenne des droits de l’homme qui l’applique, constituent les chevilles ouvrières du Conseil. C’est auprès de cette Cour que tous les individus, ressortissants ou non des États parties à la Convention, peuvent introduire des requêtes s’ils estiment qu’un État partie à la Convention a enfreint leurs droits

Conseil de l’Europe. L’accès au batiment du conseil est contrôlé, il faut un badge pour passer la grille. On peut supposer que les agents disposent d’un accès pour les vélos, mais devant l’accès principal, c’est un peu n’importe quoi. Décevant !

Le Palais de l’Europe, siège du Conseil de l’Europe. Ce n’est pas le siège du Parlement Européen (que je n’ai pas identifié, j’ai du le voir, il est à côté du hall sportif AGR).

Le Palais de l’Europe, siège du Conseil de l’Europe. Ce n’est pas le siège du Parlement Européen (que je n’ai pas identifié, j’ai du le voir, il est à côté du hall sportif AGR).

Le lycée international des Pontonniers.


Le consulat de la Fédération de Russie.

Place Saint Étienne.

A la porte du collège privé Saint Étienne.

La cathédrale de Strasbourg.

La cathédrale de Strasbourg.

La cathédrale de Strasbourg

L’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg.

La cathédrale de Strasbourg.

La cathédrale de Strasbourg.

Une des tentures de la cathédrale de Strasbourg.

Retable de la cathédrale de Strasbourg.

Retable dans la cathédrale de Strasbourg.

Un élément de la crèche de la cathédrale de Strasbourg.

Élément de la crèche napolitaine de la cathédrale de Strasbourg

Le 5eme Lieu, à côté de la cathédrale. Espace ouvert à tous les Strasbourgeois-es, aux visiteurs-euses et à tous-tes les curieux-ses, pour permettre de (re)découvrir la ville de Strasbourg à travers son patrimoine, son architecture et sa vie culturelle. Donne en particulier des fiches thématiques pour parcourir la ville (descriptifs et cartes). Très intréessant

Décoration dans le hall de l’auberge de jeunesse Ciarus, centre ville (à 200 mètre de la Petite France, 1 km de la cathédrale). Hébergement en dortoir pas plus cher qu’à l’auberge de jeunesse des Deux rives, mais probablement de meilleure qualité, et beaucoup plus central. Excellent restaurant-cafétaria (16 €, entrée, plat, dessert, le tout délicieux)

Décoration dans le hall de l’auberge de jeunesse Ciarus, centre ville (à 200 mètre de la Petite France, 1 km de la cathédrale). Hébergement en dortoir pas plus cher qu’à l’auberge de jeunesse des Deux rives, mais probablement de meilleure qualité. Excellent restaurant-cafétaria (16 €, entrée, plat, dessert, le tout délicieux).

La Porte de Guerre de la nouvelle enceinte de Strasbourg, construite entre 1875 et 1884, entrée dans le parc public du Glacis.

La gare de Strasbourg. Strasbourg, avec son marché de Noël se revendique Capitale de Noël.

Mon vélo dans le train Strasbourg-Nantes.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 20 – Colmar – Strasbourg – 90 km

Colmar, le cauchemar des cyclistes.

Rues en sens unique, à deux voies, voire trois, dans un seul sens, sans contre-sens cyclable.

Quand il y deux voies dans un sens et deux dans l’autre, les piétons doivent traverser en deux temps, en attendant au milieu …

Et pour se donner bonne conscience, on crée parfois des pistes cyclables, mais sur les trottoirs !, avec tous les 10 mètres un petit trottoir à sauter…

Pourquoi n’y-a-t-il que très peu de cyclistes à Colmar ? Une ville plate qui pourrait être agréable …

Certaines communauté de communes d’Alsace sont plus volontaristes.

Faits marquants de la journée :

  • la visite du mémorial de la ligne Maginot du Rhin, très intéressante,
  • la découverte du Rhin à Gerstheim où Fernand a terminé la guerre, démobilisé le 28 mars 1919.

Hier je vous disais que le 17 novembre 1918, la compagnie 10/13 cantonnait à Breitenbach, elle poursuivait ensuite sur Barr (je n’y suis pas passé) les 18.19 et 20 novembre et arrive à Gerstheim le 21 novembre.

Du 22 novembre 1918 au 4 mai 1919, la compagnie est affectée essentiellement à la surveillance du pont sur le Rhin et à la destruction de fortifications allemandes.

Le 25 novembre 1918, la compagnie 10/13 monte à Strasbourg avec les régiments d’infanterie 202, 225, et 248 de la 60e Divison et défile devant le le Général Gouraud, commandant la IVe Armée, et le Maréchal Pétain (Philippe Pétain a été élevé à la dignité de maréchal de France par décret du 21 novembre 1918, 4 jours avant!).

Du 30 décembre 1918 au 23 janvier 1919, la compagnie ira en formation à l’école des ponts de Strasbourg et reviendra ensuite à Gerstheim.

Le 28 mars 1919 Fernand obtiendra un congé illimité de démobilisation et rentrera à La Roche sur Yon.

La compagnie 10/13 restera à Gerstheim jusqu’au 4 mai, puis se rendra à Commercy pour être dissoute le 30 juillet 1919.

Le 8 décembre 1918, la compagnie 10/13 sera citée à l’ordre du corps d’armée, en particulier pour son action dans le franchissement de l’Oise les 10, 11 et 12 octobre 1918 auquel participa Fernand.

Ci-dessous deux lettres de Fernand, la première où il évoque son arrivée à Gerstheim, puis celle du défilé à Strasbourg.

Secteur 105 – le 21 novembre 1918

« Mes chers parents,

Je suis peut-être un peu en retard cette fois encore mais comme je ne cours plus aucune espèce de danger vous n’avez pas, vous n’avez plus sujet à inquiétude. Si vous saviez comme on nous trimballe sans trêve ni repos vous m’excuseriez peut-être. Bref nous venons de traverser à pied toute la chaîne des Vosges et l’Alsace en sa totale longueur. Pour le coup je crois bien que c’est à peu près fini de marcher car je vous écris ces lignes sur le bord du Rhin et il n’y a pas probabilité pour que nous franchissions celui-ci.

Oui ce fameux Rhin coule à deux pas de moi. Je suis de service de garde près d’un pont. Les Français montent la faction jusqu’au milieu de celui-ci et sur l’autre moitié les boches tels que nous se promènent par deux baïonnette au canon.

Cette façon de tenir les lignes me plaît et je trouve le temps d’armistice préférable au temps de guerre.

Il y a des jours où je me demande si c’est bien réel, si vraiment dans quelques semaines je vais quitter le bleu horizon.

Je vous embrasse

Fernand »

Secteur 105 – le 27 novembre 1918

« Mes chers parents,

Lundi dernier nous sommes entrés dans Strasbourg et avons défilé à travers la ville. De cette journée je garderai un souvenir inoubliable. La grande ville alsacienne nous avait réservé un accueil qui dépasse en chaleur en enthousiasme tout ce qu’on pourrait imaginer. Elle est restée très française de cœur et c’était vraiment un beau spectacle que cette multitude, cette foule en délire acclamant en nous la patrie française enfin retrouvée.

J’ai d’autant plus de facilités à constater ceci que je croyais vraiment ces temps derniers encore que ce pays était germanisé. Il n’en est rien. Dans chaque village que nous avons traversé des ovations très belles nous furent faite où l’on sentait vraiment qu’il n’y avait rien d’officiel, de commandé sur menu, mais le cri du cœur franc et spontané.

Me voilà de retour à Gerstheim où nous continuons à tour de rôle à prendre la garde au Rhin.
La difficulté de notre situation consiste en l’ignorance complète des habitants, de notre langue. Comme nous sommes logés chez ces habitants vous pensez comme cela est quelque fois comique mais souvent gênant.

Question avenir ? Encore un grand ? (point d’interrogation) Quand la paix sera-t-elle signée. Quand serai-je libéré enfin ? Aurai-je avant une permission. Tout me fait croire en cette dernière hypothèse pour les premiers (jours) de Janvier. Nous en reparlerons. Il y a une éternité que je n’ai rien reçu de vous.

Je vous embrasse

Fernand »

Lien sur une petite vidéo montrant des images du défilé à Strasbourg, 5 minutes

Demain, je visite Strasbourg, déjeune avec mon ami Jean-Michel, et prend un train direct pour Nantes en fin d’après-midi.

La configuration du franchissement du Rhin aujourd’hui. D’abord, le franchissement du Grand Canal d’Alsace au nord de Gerstheim, puis 4 kilomètres au sud, le franchissement du Rhin. Comment se faisait le franchissement en 1918 ? Cela reste à étudier !

Sablière à Marckolsheim.

Mémorial de la ligne Maginot sur le Rhin à Marckolsheim.

Mémorial de la ligne Maginot sur le Rhin. Entrée dans la casemate.

Tourelles de la casemate.

Une cuisine roulante modèle 1914 modifié 1938 – 4 bacs de cuisson de 120 litres chacun, chauffés au bois.

Mémorial de la ligne Maginot sur le Rhin. Une tour d’observation blindée.

Obusier de 152 mm, portée 20 km, origine Russe 1939, pris aux Russes en 1941 par les Allemands à Brest Litovsk, repris par la 1ere Armée française devant Mulhouse en janvier 1945.

Véhicule blindé léger M8 (USA), vitesse moyenne 70 km/h, 480 km d’autonomie, utilisé par l’armée française lors de la libération en 1944-1945.

Half-track type M16 (USA), Véhicule blindé léger M8 (USA), vitesse moyenne 70 km/h, 280 km d’autonomie sur route, 140 km en tout terrain, utilisé par l’armée française lors de la libération en 1944-1945.

Char Sherman M4 A1 (USA), vitesse moyenne 30 km/h, 200 km d’autonomie , utilisé par les unités blindées de l’armée française dès 1943.

Je découvre l’histoire de l’évacuation des civils en France en 1939-1940. Article Wikipédia à lire. De nombreuses communes que j’ai traversées aujourd’hui sont jumelées avec des communes de Dordogne !

Pont flottant sur le Rhin installé par les Allemands à Marckolsheim. Je suis surpris que l’armée allemande soit encore à cheval en 1940.

Hitler et son état-major visite la casemate de Marckolsheim le 28 juin 1940 lors d’un périple en Alsace.

Ordre de Mobilisation Générale du samedi 2 septembre 1939.

Soldat allemand en 1939-1945

Soldat français en 1939-1945

Photo mal prise, c’est exactement le format de la glacière Camping Gaz.

Marckolsheim.

Marckolsheim.

A Mackenheim, croix d’indulgence datant de 1842 en souvenir d’un évènement de 1678.

Fortification de la ligne Maginot, probablement dynamité en 1945 par les Allemands dans leur retraite. Il semblerait que tous les ouvrages de la ligne Maginot de Strasbour à Bâle ait été dynamité en 1945, seule la casemate de Marckolsheim aurait été épargné car elle servait provisoirement d’infirmerie aux Allemands.

Diebolsheim.

Du côté de Bootzheim. Belle piste cyclable.

Du côté de Saasenheim, il n’y a pas de piste cyclable, mais le jour où cela sera nécessaire, ce ne sera pas difficile à mettre en oeuvre. Pours l’instant, il y a peu de circulation.

Voie partagée goudronnée Vélo Tracteur

Quand on veut … on peut ! On notera que la communauté de communes finance, et l’Europe, mais pas le département.

Boofzheim.

Gerstheim.

Gerstheim.

Le Grand Canal d’Alsace. Les travaux ont commencé en 1928. En 1918, c’était peut-être un bras du Rhin.

Usine hydroélectrique de Gerstheim. 140 MégaWatt. Elle date de 1967.

Le pont au-dessus du Grand Canal d’Alsace.

Les vannes maintenant le niveau du Rhin en amont du barrage hydroélectrique.

L’entrée en Allemagne après avoir franchi le Rhin.

Premier commerce en entrant en Allemagne, la vente de tabac, les taxes sur le tabac doivent être moins élevées en Allemagne qu’en France.

Entre le Grand Canal d’Alsace et le Rhin, au milieu de cette île, la coupant en deux, on trouve l’ancien canal de l’Ill au Rhin. L’Ill prend sa source dans le Jura, traverse Strasbourg et se jette dans le Rhin au nord de Strasbourg;

Entre le Grand Canal d’Alsace et le Rhin, au milieu de cette île, la coupant en deux, on trouve l’ancien canal de l’Ill au Rhin. L’Ill prend sa source dans le Jura, traverse Strasbourg et se jette dans le Rhin au nord de Strasbourg;

Péniche sur le grand canal d’Alsace. En 45 minutes, c’est la seule péniche vue sur le Grand Canal d’Alsace.

Le Rhin Tortu, bras non canalisé de la rive droite de l’Ill, à Plobsheim.

Le Rhin Tortu, bras non canalisé de la rive droite de l’Ill, à Plobsheim.

Un autre bras de l’Ill, toujours à Plobsheim.

Un autre bras de l’Ill, toujours à Plobsheim.

Petit raccourci cyclable avant l’enfer …Je suis arrivé à Strasbourg par le sud en longeant le Rhin, je suis au niveau de la passerelle des Deux rives que je découvrirai demain, mais l’arrivée se fait par un itinéraire où Strasbourg a encore beaucoup de boulot pour mettre les vélos à l’abri de la circulation poids-lourds, très décevant quand on connaît la réputation de Strasbourg en terme d’aménagements cyclables.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 19 – Saint Dié des Vosges – Moyenmoutier – Breitenbach – Colmar – 100 km

Longue journée aujourd’hui, départ 8h00, arrivée 17h.

Très bel itinéraire comme d’habitude et beaucoup de choses intéressantes.

Journée belle et sèche, température incroyable, 18° à 13h à 600 mètres d’altitude.

Faits remarquables :

  • le passage à Moyenmoutier où se trouvait Fernand le 11 novembre 1918 lors de l’annonce de l’armistice, et je mets ci-dessous 4 lettres de Fernand, une 8 novembre, deux du 10 novembre, et celle du 11 novembre.
  • le passage à La Fontenelle, site d’une grande bataille en 1915, la bataille de La Fontenelle
  • le passage à Breitenbach, où la compagnie 10/13 cantonna le 17 novembre après être passé par Bourg-Bruche et Steige. Il se trouve que Chantal et moi, en voyage à vélo en 1998, nous avions été invités par mon ami Jean-Michel à l’anniversaire de ses 45 ans à Breitenbach, dans la maison de ses parents. Jean-Michel, écolo, cycliste, engagé dont j’avais fait la connaissance dans notre école d’ingénieurs, l’ENSM à Nantes.

Demain dernière étape !

Secteur 105 – le 8 novembre 1918

Mes chers parents,

Je voudrais finir la guerre ici. Nous y sommes comme des coqs en pâte. Je suis superbement logé en une chambre proprette et gaie, couchette confortable me permettant de me déshabiller la nuit.

Comme travail, juste de quoi m’occuper sans fatigue. Le rêve quoi. Le soir distraction de toute espèce. Ainsi ce soir je vous écris du foyer du soldat, un établissement américain monté de très agréable façon. Lectures, jeux divers, écriture, tapotage de piano, chacun peut y passer le soirée à sa guise. Les habitants sont très affables et sympathiques.

Je me souviendrai longtemps de notre arrivée ici, car nulle part je n’ai vu cela (et pourtant je commence à avoir traîné mes bottes en pas mal de places). C’était un matin gris et brumeux tel que ce pays en connaît souvent. Nous avions une bonne trentaine de kilomètres dans les pattes et l’as de carreau commençait à peser un peu en arrière. (Il faut dire qu’avec nos couvertures et vêtements d’hiver récemment touchés nous sommes chargés tels des mulets). Bref nous apercevions déjà en bas de la vallée les toits rouges de Moyenville au travers la verdeur des sapins quand toute une colonie de jeunesse débouche d’un chemin et nous assaille de marque d’amitiés et de questions. « C’est bien Moyenville que vous allez ? Vous allez y rester longtemps ? Ah tant mieux ! Etc, etc …

Le plus grand de la bande, un mâle (mioche?) de dix à onze ans me demande en grâce de lui laisser porter mon sac. Près de 20 kg pour ces petites épaules, j’hésite, puis sur son insistance je lui boucle derrière l’aisselle. En autre prend mon fusil et mon casque et voilà toute la bande joyeuse ravie de jouer au soldat. Une vieille est sur le pas de sa porte dans la première maison du bourg. « Vous allez loger ici ? Ah tant mieux ? Ça va au moins nous changer un peu !!!

Il faut que je vous dise que nous remplaçons une division de Polonais et ceux-ci étant parait-il très peu sympathiques. Ivrognes (comme des Polonais) batailleurs et sales. Dégoûtants étant leurs qualités dominantes. Voilà le principal motif de l’accueil si aimable dont nous sommes l’objet.

Je reçois tout à l’heure une lettre de maman. Donc demoiselle Blanche consent à bien vouloir se laisser guérir c’est fort bien de sa part. Je la félicite de ce bon mouvement et lui recommande de persévérer.

Je trouve tout de même, maman, que tu es bien difficile. Tu trouves que ça ne marche pas si vite que ça. Pas si vite que le mois dernier. Fichtre, mais c’est que tu es difficile, toi. Et que te faut-il donc ? Et ton chemin des dames, tu l’as pourtant ?

Je vous embrasse

Fernand »


Secteur 105 – le 10 novembre 1918

« Mes chers parents,

On nous prévient aujourd’hui que beaucoup de lettres et cartes postales illustrées pointant indications du lieu de résidence ont été confisquées. Comme je me trouve en ce cas-là je ne veux pas risquer de vous laisser sans nouvelles et bien qu’hier et les deux jours précédents je vous ai envoyé lettre ou carte je vous répète que je suis au mieux en un coin tranquille et que j’y voudrais bien finir la guerre.

La verrons-nous arriver bientôt cette fameuse paix tant désirée. Je crois qu’il ne faut pas trop s’emballer en de beaux espoirs et qu’il est plus sage pour moi d’attendre ma prochaine permission avant de penser à autre chose.

Aujourd’hui j’ai expédié à papa un colis dont voici le détail : 1 flanelle, 1 paire de chaussettes (sales et trouées) 5 paquets de gris et 2 de bleu et trois d’américains. Le poids m’a empêché d’en mettre davantage mais dans quelques jours je pourrai remettre ça. Ici l’article ne manque pas.

Je vous embrasse

Fernand

NB Les effets que j’envoie ne sont pas à remplacer.
J’aime à croire que Blanche continue à se bien conduire.
 »


Secteur 105 – le 10 novembre 1918

« Mes chers parents,

C’est dimanche et il fait soleil. Je suis assis à califourchon sur le parapet de granit qui borde le petit ruisseau. A ma droite celui-ci cascade et clapote bruyamment. Je ne sais pourquoi ma pensée me porte vers notre bon petit cours d’eau yonnais et vraiment je dois avouer que ce dernier n’a rien à gagner à la comparaison. L’un stagne pour ainsi dire et l’autre bouillonne. Celui-là est trouble et vaseux, celui-ci clair et limpide. Le Vendéen semble paresseux fatigué, le vosgien est pressé d’arriver. Il est à peine né, puisque sa source sort du haut de la montagne toute proche et il a déjà actionné plusieurs usines scieries filatures, mais d’autres besognes l’attendent et il va, impétueux, sautant bravement par dessus de gros blocs qui prétendent entraver son cours et entraînant avec lui les galets plus petits qui voulaient aider les gros blocs à lui barrer le chemin.

N’importe ! Petit ruisseau lorrain malgré toutes tes qualités, en dépit de tous tes charmes, je te quitterai avec plaisir, bientôt. D’autres, qui comme moi attendent le grand jour de la paix te retrouveront avec bonheur et moi je vais revoir mon ruisseau vendéen parce que c’est là-bas que m’attendent des affections, des affaires et un foyer et que ces choses-là vois-tu sont nécessaires à une existence.

A ma gauche c’est la promenade du pays et c’est une allée et venue continuelle.

D’abord les gens de Moyenmoutier, des femmes surtout puisque les hommes jeunes sont absents et que les vieux sont peu prodigues de pas inutiles.

Les jeunes femmes sont très coquettes et je leur en sait gré. Elles sont habillées à la parisienne. L’été elles doivent probablement porter des fourrures mais comme l’air est frais et piquant elles ont le col nu et bien dégagé près des épaules. Jupe courte que chaque pas fait balancer harmonieusement, jambes gainées de cuir, très haut comme il sied.

Et cela s’explique. Le cuir est hors de prix. De quoi voulez-vous qu’ait l’air une personne qui se respecte avec des petits souliers bas de rien du tout !!
Voyons il faut se mettre à la portée des choses !!!

Les « anciennes » ne portent pas la coiffe non plus, mais une sorte de coiffure qui leur couronne entièrement la tête telle que grand’mère en portait et qu’elle appelait son chapeau. En voilà une bonne vieille toute ridée toute ratatinée qui de sa dextre serre contre son sein un gros missel à fermoir en cuivre. Elle s’en va aux vêpres et doit être en retard, car, de sa main libre elle traîne plutôt qu’elle mène un amour de bébé qui sautille drôlement et trébuche sans cesse. C’est à mourir d’embrasser ça de force. Deux doigts de cotillon sur deux petites jambes qui trottinent. Là-dessus un petit bout de nez rose retroussé au milieu d’une touffe de boucles dorées.

Les deux extrémités de la vie. Une qui arrive, l’autre qui va s’en aller. Laquelle des deux est à envier ?

Puis ce sont les poilus. Personne ne travaille aujourd’hui et le secteur est si tranquille que peu de monde est nécessaire en lignes. Je crois voir à peu près nos soldats du bon temps de paix par groupe de trois ou quatre ils vont tout doucement les mains derrière le dos, parlant peu et s’intéressant encore moins à la beauté du site.Tristesse en pensant à ceux qui pleurent un disparu

Devant le grand magasin du pays tout un attroupement admire l’étalage. Si vous leur demandiez ce qu’ils font là, ils vous répondraient étonnés par votre question qu’ils attendent cinq heures pour aller manger la soupe.

Mais tout ce monde là : bonne vieille, belle jeunesse et poilus ont le sourire, toutes les mines sont réjouies et j’en sais la cause, car il y a vraiment de quoi avoir le cœur en fête. Je viens de lire les nouvelles en leur merveilleux détail et j’avais peine tout à l’heure à en croire mes yeux. Ce Kaiser est en fuite, l’allemand en révolution. Mais alors !!! Mais c’est l’armistice tout proche et certain. Mais alors c’est la paix bientôt !!!

Et maman qui trouve que ça ne marche pas vite ! Pas si vite que le mois dernier. Mais en effet maman ça ne marche plus du tout !!! ça court, ça vole et ça se précipite. Vous allez voir que ça va me jouer un tour. Voyez-vous qu’ils ne me laissent pas le temps de jouir de ma permission en janvier et qu’ils signent la paix avant. Voilà bien ma chance !!
Tristesse en pensant à ceux qui pleurent un disparu
Comme je m’aperçois que je commence à dire des bêtises je m’arrête.

Et je vous embrasse

Fernand »

Lettre originale de Fernand le 11 novembre 1918 !


Secteur 105 – le 11 novembre 1918

« Mes chers parents,

Toutes les mines sont réjouies. Un air de fête nous anime tous. L’armistice est signé !!!!!!

Ce n’est pas encore la paix, mais cette fois nous la tenons. Le boche est vaincu, humilié et il attend nos conditions en faisant chez eux la révolution après avoir chassé leur Kaiser. Notre pensée a peine à croire la réalité de si belles choses tellement ces jours derniers ont précipité les évènements.

Tout à l’heure le garde champêtre du pays, un vieux bonhomme, à grand son de tambour a annoncé la nouvelle à ses compatriotes les invitant à pavoiser. Et sa voix était si chevrotante que je crois bien qu’il pleurait. Maintenant les cloches : muettes depuis 4 années sonnent à toute volée et leur joyeux écho se répète de l’autre côté de la vallée.

Et comme la tristesse se trouve partout même et surtout peut-être au milieu de nos grandes joies je ne puis pas penser que dans ce petit bourg le son joyeux du carillon résonne comme un glas au coeur de tant de bonnes gens qui pleurent un disparu. Il aurait été si content lui aussi le bon frère d’entendre cet air de victoire. Pourquoi faut-il , pourquoi lui plutôt qu’un autre !!!

Je vous embrasse

Fernand
 »

Saint Michel sur Meurthe.

Usine de papier Clairefontaine à Clairefontaine !

Usine de papier Clairefontaine à Clairefontaine !

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Moyenmoutier.

Le Rabodeau à Moyenmoutier.

Le Rabodeau à Moyenmoutier.

Village de La Chapelle.

Village de La Chapelle.

En sortant du village de La Chapelle.

Entre La Chapelle et La Fontenelle.

Nécropole de La Fontenelle, sur le site de la bataille de La Fontenelle. Côte 627.

Nécropole de La Fontenelle, sur le site de la bataille de La Fontenelle. Côte 627.

Nécropole de La Fontenelle, sur le site de la bataille de La Fontenelle. Côte 627.

Nécropole de La Fontenelle, sur le site de la bataille de La Fontenelle. Côte 627.

Côte 627 – La Fontenelle.

Avant la guerre de 14, le kioske scolaire forestier de la commune de Ban de Sapt.

Côte 627 – Le groupe de resapés de la 1ere compagnie du 23eme RI, le 9 juillet 2015.

Mortier de tranchée sur le site de La Fontenelle.

Col du Las – 701 mètres.

En arrivant au village de La Grande Fosse.

Village de La Grande Fosse.

Saales.

L’Hôtel de Ville de Saales.

La Gare de Saales. Sur la ligne Strasbourg-Epinal via Saint Dié des Vosges. Une dizaine de trains par jour.

Bourg-Bruche.

Bourg-Bruche.

Bourg-Bruche.

Bourg-Bruche.

Bourg-Bruche.

Bourg-Bruche.

Icône contemporaine de Notre- Dame de Bourg-Bruche. En 1858, la Sainte Vierge serait apparu à Bourg-Bruche. Des enfants cherchant du bois en forêt, auraient vu une dame habillée de blanc dans un sapin, à mi-hauteur du Solamont. Les gens du village dirent que c’était la Sainte Vierge. Beaucoup de gens vinrent y faire des prières. Mais le Maire et le Curé dirent que c’était de la superstition. Ils donnèrent l’ordre d’abattre le sapin. Un bûcheron commença à couper des branches, mais huit jours plus tard, il était conduit au cimetière. Les gens affirmèrent que la Sainte Vierge n’avait pas été assez bien reçue à Bourg-Bruche. C’est pour cela qu’elle était partie à Lourdes où les apparitions eurent lieu peu après. Le sapin fut coupé et amené à l’église en 1901.

Bourg-Bruche.

Paysage en quittant Bourg-Bruche. Comme d’habitude, les chiens repèrent les vélos de très loin et aboient dessus. A mon avis, le vélo en roulant doit émettre des ultra-sons que perçoivent désagréablement les chiens.

Col de la Salcée – 585 mètres.

Col de Steige – 534 mètres., mais je le passe en descendant dessus.

En descendant du col de Steige.

Steige.

Steige.

Steige.

Maisonsgoutte pavoisée pour l’anniversaire des 80 ans de la libération par les américains en 1944.

Maisonsgoutte

Breitenbach.

Saint Martin.

Châtenois.

Châtenois.

Châtenois.

Châtenois.

Châtenois.

Kintzheim.

Peut-être le château du Haut-Koenigsbourg.

Bergheim.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Guerre 14-18 – jour 18 – Épinal – Saint Dié des Vosges – Remomeix – 62 km + 15 km

Aujourd’hui, je craignais le vent, il m’a été plutôt très favorable, même si parfois, il était très défavorable.

Belle journée, sèche, venteuse et assez lumineuse, avec même du soleil.

Ce matin, j’étais un peu inquiet en démarrant, je trouvais ma roue arrière très dégonflée. D’habitude, je vais une fois pas semaine vérifier la pression dans une station service. Je m’étais dit, pneus neufs, chambre à air neuves, je vais être tranquille.

Ce matin, je craignais donc une petite fuite.

En passant à Bruyères, à la station-service d’un grand supermarché, j’ai pu regonflé mes pneux, à 4,5 bars, et ce soir il ne semble pas avoir perdu de pression.

Arrivé à Saint Dié des Vosges vers 13h, je poursuis jusqu’à Remomeix, au sud de Saint Dié, où Fernand a passé quelques jours fin octobre-début novembre 1918.

Retour à Saint Dié où je visite la cathédrale et son cloitre,

et je rejoins mon hôtel au nord d’où je partirai demain sans repasser par Saint Dié.

Ci-dessous, je vous fais un petit historique des déplacements de la compagnie 10/13 du 25 octobre 1918 au 5 novembre 1919, et vous propose quatres lettres de Fernand pendant cette période.


La compagnie 10/13 du 25 octobre au 5 novembre 1918

Du 10 au 16 octobre 1918, la compagnie 10/13 a participé au franchissement de l’Oise à Neuvillette, (Fernand fut cité à l’ordre de la 60° Division pour son action lors de ces combats, et le 21 octobre, il est nommé caporal).

Le 17 octobre, elle est relevée et part au repos à Caply, au sud de Breteuil (entre Amiens et Compiègne).

Le 25 octobre, la compagnie embarque en chemin de fer à Gannes pour Épinal, via Creil, la Grande Ceinture, Troyes et Port d’Atelier.

Le 26 octobre elle débarque à La Chapelle devant Bruyères et va cantonner à Vienville où elle prend 3 jours de repos.

Du 30 octobre au 5 novembre, la compagnie 10/13 va cantonner caserne Kellerman à Saint Dié des Vosges.

Un peloton est affecté à Nayemont, l’autre à Remomeix (le peloton de Fernand).

Travail : abris, abattage de bois, scieries.

Le 27 octobre 1918, Fernand écrit :

« Secteur 105 – Le dimanche 27-10-18
Mes chers parents

Alors que j’étais encore un tout petit garçon – il y a un joli bout de temps d’écoulé depuis – on me conta qu’il était jadis un vieux monsieur nommé Juif errant qui avait été condamné par Dieu à marcher toujours et sans cesse. Et chaque fois que le pauvre diable essayait de prendre un instant de repos une main mystérieuse le poussait et une voix impérative lui disait « Va ». Quand je devins grand garçon je cessai de croire à cette légende parce que je me refusais de croire qu’un sort si malheureux fut possible pour un mortel. Et voilà-donc pas qu’en ma trente-troisième année je suis forcé de reconnaître que cela est très vraisemblable puisque ce malheureux sort est devenu le mien propre depuis plusieurs mois.

Il y a trois ou quatre jours je vous disais : « Enfin nous sommes arrivés au repos. Il commence à être grand temps car nous sommes épuisés et nous allons pouvoir jouir un peu de quelques temps de quiétude ». Je n’avais pas plutôt jeté ma lettre à la boîte qu’ordre nous était transmis de nous tenir près pour partir dans la soirée. Le sac à dos encore une fois nous voilà sur la route et toute la nuit nous bouffons des kilomètres jusqu’au matin (c’est même tout ce que nous avons bouffé cette nuit-là).

Puis ce fut l’embarquement de toutes nos voitures et notre matériel dans le train. Nous-mêmes sommes entassés en un confortable wagon de première classe à bestiaux et siffle locomotive !!!

Quarante huit heures plus tard nous débarquons, les côtes moulues, dans le milieu du beau département des Vosges. Débarquement des voitures et matériel et rebouffage de route. Et voilà que ce matin je vous écris ces lignes d’un superbe petit village entre Épinal et St Dié.

Il faut que je vous dise que nous sommes tous content de nous trouver en cette région que nous n’avons encore pas connue. Elle manquait à notre collection. Après trois année de Champagne nous avons depuis rattrapé le temps perdu et nous auront bientôt fait tous les secteurs du front.Ce pays est superbe vraiment. Il faut dire qu’il fait un temps splendide et par un beau soleil comme celui-ci tout paysage semble joli. Je crois pourtant que ce pays ne doit même pas avoir besoin de soleil pour être agréable. Il est très pittoresque accidenté. Nous devons être au moins à 30 km du front. Y resterons-nous quelques jours. Dieu seul le sait. Espérons que oui.

En tous cas si nous pouvons prendre secteur devant nous ce sera de la chance. Le front a toujours été tranquille depuis 4 ans et je ne crois pas qu’il s’agite jamais beaucoup. En tous cas depuis ce temps il doit y avoir des cantonnements confortables et nous désirons tous y hiverner.

Je n’ai pas reçu de lettres de vous depuis celle de maman me disant Blanche et Margot malades. Je pense bien en avoir une aujourd’hui et l’attend anxieusement car je suis un peu inquiet.
Rien d’autre pour l’instant.
Je vous embrasse
Fernand
 »

Le 30 octobre 1918 :

« 9.11 Secteur 105 – le 30 octobre 1918
Mes chers parents

Le dernier courrier a dû vous apporter une carte de censuré. Je vous écrivais ma dernière lettre d’un petit pays entre Epinal et cette dernière ville. Le soir même nous remettions encore une fois sac au dos et après une marche de vingt cinq kilomètres nous arrivions en celle-ci. C’est une gentille petite localité très commerçante, gaie et mouvementée. On a peine vraiment à croire qu’elle n’est distante du front que deux à trois lieues.

Le secteur a toujours été si calme dans cette région que les civils y sont tous restés. Seul un quartier a été brûlé à la main lors de la ruée de 1914. Depuis les obus ont été très rares et l’on s’y croirait vraiment en quelques pays d’arrière.

Nous étions logés ce jour là dans la caserne. Cela m’a rappelé un peu le bon temps de la paix, je veux dire mon temps d’active. Je n’avais pas encore logé dans une caserne depuis la guerre. Si, pourtant, l’an dernier, à Verdun, caserne Marceau, mais il faut dire que cette caserne ne possédait que bien peu de murs et pas du tout de toit, alors, vous pensez bien que cette caserne ne me rappelait pas du tout le temps de paix.

Aujourd’hui je vous écris de censuré (ou un nom comme ça), nous sommes à quatre kilomètres des boches et le village est encore pleins de civils.Je n’ai point encore entendu un coup de canon et il paraît que le son en est rare.

Somme toute, nous avons eu avantage à n’avoir qu’un repos raccourci et même annulé puisque nous voilà en un secteur de repos, meilleur que le repos lui-même parce qu’il nous laisse espérer un séjour un peu plus long, j’espère que nous allons rester là un mois et demi ou deux.

D’ici-là qu’arrivera-t-il. A ce moment-là ma permission sera proche, à moins que … sait-on jamais … Si pourtant les boches ne me laissait pas le temps de jouir de cette permission … s’ils allaient flancher avant ? Sait-on jamais ? Je ne veux pas y croire pourtant. Cependant tout marche bien !!!

La lettre de père reçue hier me laisse inquiet et j’attends anxieusement celle promise pour aujourd’hui. Je veux croire que Blanche est au mieux. Ce ne sera probablement qu’une petite grippe comme celle de Marguerite. J’attends des nouvelles.

Je pense pouvoir ici me procurer du tabac et compte en envoyer un colis ces jours-ci.

Je vous embrasse
Fernand
 »

Le 2 novembre 1918 :

« Secteur 105 – Le 2 novembre 1918
Mes chers parents,

J’ai reçu successivement les deux lettres de père et mère. J’avais été très inquiet par l’annonce de cette maladie de Blanche. Les dernières nouvelles étant bonnes, me voilà un peu rassuré. J’aime à croire que vous ne me laisserez pas longtemps sans lettres et que celles-ci m’apporteront l’assurance certaine que notre Boum est complètement cette fois hors de danger. A ton tour ma chère te voilà au champagne, mais tu as rudement de la chance savez-vous. J’en prendrai bien ma part de la bouteille moi aussi. J’aime ça !

A propos j’allais encore oublier de vous accuser réception de beurre, mandat et billet le tout bien reçu en son temps et en bonne condition. Le produit du souriant Bounieau est particulièrement bon et ce mode de morceau 1/2 livre m’est pratique. Merci.

Nous sommes toujours à Remomeix Vosges. De ce coup-là au moins, vous pouvez être exempt d’inquiétude à mon sujet (c’est bien le moins de faire ça pour vous, puisque Blanche s’en mêle). Sous tous les rapports je suis au mieux. Secteur calme au possible. Dans un joli petit pays habité. Ravitaillement facile. Travail doux. Tout au mieux quoi ! C’était bien notre tour aussi !

Hier. Toussaint. J’ai pensé particulièrement à notre pauvre grand-mère que je ne suis pas près d’oublier.

Maman me demande un mot sur les opérations. Je suis forcé je crois de me répéter. Enfin voilà. En fait, tous les alliés de l’Allemagne l’ont lâché et elle reste seule. Toute chance pour elle de pouvoir résister victorieusement est perdue. Pourtant il faut songer que voilà un peuple qui hier encore se croyait le maître du monde, un peuple gouverné par un parti militaire et ayant confiance en lui.Ce parti militaire, cette armée Kolossale avait, il y a trois mois, encore tout un passé de conquête, l’Autriche en 66, la France en 71, toute l’Europe depuis 4 ans, elle avait tenu partout et battu presque partout. Une réputation pareille ne se détruit pas en trois mois et je crois que le peuple allemand croit encore en son armée, je suis plus certain encore qu’elle adore son Kaiser. Il lui obéira encore et se fera encore tuer pour lui. Or celui-ci sait très bien ce qui l’attend. Il faut qu’il saute et il sautera. Comme Napoléon il y a cent ans. Il semble que le devoir devrait commander à cet homme d’abdiquer immédiatement. Il éviterait ainsi une plus longue profusion de sang. … mais il ne le fera pas. Pourtant je ne crois pas qu’il suive encore de suite l’exemple de notre grand conquérant à nous. Il est entouré et peut-être maîtrisé lui-même par ce fameux parti militaire qui doit sauter avec lui et il reculera encore avant de faire le saut. Jusqu’à la dernière limite. Espérant toujours contre toute espérance. Sait-on jamais !!! Et les semaines et les mois passeront avant la paix. Parce que s’il faut réellement non seulement battre, mais abattre en partie l’armée allemande le travail reste encore gigantesque. Le boche recule, mais n’est pas abattu. Cette année se sentant plus faible refuse pour ainsi dire le combat, ne tenant que les points nécessaires à l’opération d’une retraite qui semble être fort bien conduite. Nous avons forcé le boche à reconnaître notre supériorité. Il a reculé devant nous. Nous ne l’avons pas abattu.

Bref ! Ne nous mêlons pas de prédiction. Moi je reste pourtant sceptique quant à une paix très prochaine. La plupart de nos camarades sont d’un avis contraire. Puissent-ils avoir raison !!! Oh comme je le voudrais !!!

Dans deux mois enfin il se pourrait que je sois tout proche de ma permission. A ce moment-là nous en reparlerons.

En attendant je souhaite à Blanche une guérison prompte et complète et prochaine.

Et je vous embrasse
Fernand
 »

Le 4 novembre 1918 :

« 9.12 Secteur 105 – le 4 novembre 1918
Mes chers parents,

Le beau temps dont me parlait maman l’autre (jour) et qui disait-elle contribuerait beaucoup au prompt rétablissement de Blanche a déserté nos lieux. Comme vous, nous en avons joui pleinement durant une bonne semaine et cela était bien agréable. Les nuits étaient bien froides par exemple. Les pays vosgiens sont très froids. Mais le soleil dorant nos montagnes était si joli à voir, et si bienfaisant que nous aurons bien voulu voir cette température continuer.

Malheureusement depuis hier c’est la pluie et le brouillard et ces deux hôtes indésirables ne nous enchantent point du tout. Je veux croire qu’ils mettront plusieurs jours à franchir les 7 ou 800 km qui nous séparent et qu’à ce moment-là la convalescence n’aura rien à craindre de leur mauvaise influence.

Que vous raconterai-je de ma vie actuelle. Je n’ai pas à me plaindre sous aucun rapport. Depuis deux jours je suis de service de garde près d’un pont miné. Notre poste se trouve sur une route très passagère juste entre deux petits bourgs et ma foi on ne trouve pas le temps trop long. Les civils sont encore très nombreux par ici et vraiment on ne se croirait pas si proche du front.

Comme je suis chef de poste je n’ai même pas l’ennui de me faire mouiller dehors et d’y passer une partie de la nuit. Je ne puis faire que boire, manger, dormir et regarder les passants. C’est peu me consentirez-vous pour un homme jeune dont les forces pourraient tellement être occupées dans la vie normale de façon intéressante. Pourtant j’ai connu tellement de moments pénibles que je ne veux pas récriminer sur notre sort. A vrai dire, je n’y songe même pas.

Je comptais recevoir tout à l’heure une lettre de vous. J’espère que Blanche est mieux, mais j’aimerais pourtant qu’un mot me confirmât cette espérance.

Je vous embrasse
Fernand
 »

Pont-canal sur la Moselle en quittant Épinal.

Pont-canal sur la Moselle en quittant Épinal.

Dogneville.

Viménil.

Maison (ancienne ferme ?) typique des Vosges, à Grandvillers.

Maison (ancienne ferme ?) typique des Vosges, à Grandvillers.

Bruyères.

Église de Bruyères

Église de Bruyères

Église de Bruyères

Saint Jacques, statue du XVe siècle dans l’église de Bruyères.

Hôtel de Ville de Bruyères.

Place Stanislas à Bruyères, conquise sur des marécages vers 1770, sous le règne de Louis XV le Bien Aimé. La fontaine date de 1788.

Place Stanislas à Bruyères, conquise sur des marécages vers 1770, sous le règne de Louis XV le Bien Aimé. La fontaine date de 1788.

A la mémoire de Jean Antoine Villemin, médecin inspecteur de l’armée qui montra la transmissibilité de la tuberculose.

Monument aux morts de Bruyères.

Paysage en approchant de La Chapelle devant Bruyères.

Guerre 14-18 – jour 17 La Chapelle devant Bruyères.

Maison (ancienne ferme ?) typique des Vosges, à La Chapelle devant Bruyères.

En approchant de Vienville.

Du côté de Vienville.

Corcieux.

Corcieux.

Taintrux.

Taintrux.

Taintrux.

La gare de Saint Dié des Vosges, plus imposante que celle de Nancy ! Un train direct par jour pour Pais le matin et retour le soir. Train toutes les heures pour Nancy, toutes les deux heures pour Strasbourg, mais beaucoup plus à l’heure de pointe.

L’église Saint Martin de Saint Dié des Vosges.

La Meurthe à Sainte Marguerite.

Église de Remomeix.

Mairie et École de Remomeix.

Pont sur la Fave à Remomeix.

La Fave à Remomeix.

LGuerre 14-18 – jour 17 a Fave à Remomeix.

La rue Thiers à Saint Dié des Vosges décoré en l’honneur de la libération de la ville par les Américains le 22 novembre 1944. (pas la la guerre 14-18, mais 39-44).

La cathédrale de Saint Dié des Vosges.

La cathédrale de Saint Dié des Vosges.

La cathédrale de Saint Dié des Vosges.

Le cloître de la cathédrale de Saint Dié des Vosges.

Le cloître de la cathédrale de Saint Dié des Vosges.

Le cloître de la cathédrale de Saint Dié des Vosges.

Le cloître de la cathédrale de Saint Dié des Vosges.

Reste du Palais de la Galazière construit de 1780 à 1782 pour accueillir l’Evêque, dynamité en 1944, seule la façade a été conservée.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 17 – Nancy – Épinal – 75 km + 15 km

Très bel itinéraire aujourd’hui, sur des petites routes, comme d’habitude.

Au départ, il fait 0° et cela ne va pas monter beaucoup, en fin de journée il fait 4°.

Temps très clair le matin, un peu de soleil, mais vite assez voilé, et la nuit tombe vite, dès 15h30-16h, la luminosité diminue.

Il a dû pas mal neigé sur les Vosges, il reste beaucoup de neige dans les champs, mais la route est sèche.

Mon hôtel est au nord d’Epinal, et je repars sans passer par Epinal, mais après avoir laissé mes bagages à l’hôtel, j’ai fait un aller-retour à la ville. Jolie basilique.

Nancy ce matin, en arrivant du nord.

Le port de Nancy sur le canal de la Marne au Rhin et les tours de la cathédrale.

Nancy, vue d’une quinzaine de kilomètres au sud, du sommet d’une longue côte, grimpée vent de face, sans aucun abri, 180 mètres de dénivelé depuis Nancy.

Un peu plus loin, traversée d’un petit bois où je fais ma pause casse-croûte, bien à l’abri du vent.

Le village de Lorey, village où est né et mort Charles-Joseph Dussaulx, 1835-1919, inventeur du moteur à explosion en 1870. Dans son journal de la semaine du 15 au 20 février 1910, voici ce quen dit l’Est Réoubkicain : « On a vu que le gouvernement avait décoré de la Légion d’honneur un vieil ouvrier mécanicien, M. Forest, comme étant le véritable inventeur du moteur à explosion. Or, sans méconnaître le grand mérite de M. Forest, des personnes dignes de foi assurent que l’inventeur du moteur aéro-hydro-carburé est, en réalité un de nos compatriotes, M. Dusaulx (1835-1919), qui habite à Lorey, près Bayon. En effet, M. Dusaulx a eu une médaille pour le moteur à explosion, dès le 19 mars 1870, alors que le dépôt du brevet Forest est de 1888 seulement. Le moteur Dusaulx a eu une médaille de bronze à l’Exposition universelle de 1878 ; il a été exposé à la Chiennerie il y a quelques mois et a obtenu un grand prix avec félicitations du jury. Ajoutons que M. Dusaulx est âgé de 75 ans environ ; c’est un grand travailleur et un modeste ; il est également l’inventeur du palier graisseur qui rend tant de services. Le vieil inventeur est le frère de feu M. Jules Dusaulx, confiseur rue du Pont-Mouja et conseiller municipal de Nancy. » – « Rendre à César ce qui est à …Dusaulx ».

La ville de Bayon.

Château néo-renaissance et église de Bayon.

La ligne bleue des Vosges vue de Saint Germain, altitude 357 mètres, le point le plus haut d’aujourd’hui.

Saint Germain.

Portail de l’église de Saint Germain.

La gare de Charmes. Gare très bien desservie, sur la ligne Nancy-Epinal, minimum un train toutes les heures, et souvent toutes les demi-heures.

Essegney.

Fontaine d’Essegney.

Portieux.

Porte à Portieux.

Mémoire des souffleurs de verre de la cristallerie de Portieux. La cristallerie de Portieux est l’héritière d’une des plus anciennes manufactures françaises de cristal spécialisée dans la gobeleterie, les articles de décoration et fantaisie. Au départ une modeste verrerie fondée en 1690 par François Magnien de Magnienville, elle est devenue deux siècles plus tard la plus importante entreprise des Vosges avec un millier de salariés.
Cette manufacture est désormais filiale de la société parisienne Les Jolies Céramiques sans kaolin.

Passage du Tour de France sur la commune de Portieux- La Verrerie, le 28 juillet 2022.

Affiche annonçant une commémoration de la guerre 14-18, le 11 novembre 2024, avec une exposition sur 3 jours.

Affiche annonçant une commémoration de la guerre 14-18, le 11 novembre 2024, avec une exposition sur 3 jours.

La Moselle à Portieux.

Friche industrielle à Vincey, classée au supplément des monuments historiques. Siège de la Société Cotonnière de l’Est. Une ancienne filature.

Véloroute entre la voie ferrée Nancy-Epinal, à gauche, le canal des Vosges et la Moselle (Vue vers le nord, je roule vers le sud).

Place des Vosges à Épinal.

La basilique d’Épinal.

La basilique d’Épinal.

La basilique d’Épinal.

La basilique d’Épinal.

La basilique d’Épinal.

La basilique d’Épinal.

La basilique d’Épinal. Saint Pierre, en bois de châtaigner.

La basilique d’Épinal. Vierge en pierre.

La basilique d’Épinal. Mise au tombeau, en pierre.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Guerre 14-18 – jour 16 – Visite de Nancy – 30 km

Journée froide et grise, 0°-1°, sèche jusque vers 16h, mais je finis sous une averse de neige fondue, j’étais presque arrivé à mon hôtel.

Le principal fait marquant, c’est la viste et la découverte de l’Ecole de Nancy.

L’École de Nancy, Alliance provinciale des industries d’art — ou plus simplement l’École de Nancy — est le fer de lance de l’Art nouveau en France, dont l’inspiration essentielle est à chercher dans les formes végétales — ginkgo, ombelle, berce du Caucase, nénuphar, chardon ou encore cucurbitacée — et animales, comme les libellules. Cette alliance s’appuie sur une recherche d’utilisation poussée dans la verrerie, la ferronnerie, l’acier, le bois, pour mettre le beau dans les mains de tous et ainsi faire entrer l’art dans les foyers.

Les fondateurs définissent l’école de Nancy comme une « sorte de syndicat des industriels d’art et des artistes décorateurs, [qui] s’efforce de constituer en province, pour la défense et le développement des intérêts industriels, ouvriers et commerciaux du pays, des milieux d’enseignement et de culture favorables à l’épanouissement des industries d’art ». Son but, tel qu’il est décrit à l’article 1 des statuts de l’association, est de « favoriser la renaissance et le développement des métiers d’art en province ».

L’objectif est notamment de faire rayonner la Lorraine, riche de ses nombreuses industries (aciéries, etc.) et artisanats d’art (cristalleries, ébénisteries, travail du verre, du bronze d’art, de la faïence et de la céramique), au filtre d’un sentiment patriotique issu de l’immigration de nombreux Français originaires de la  » Lorraine Allemande » (actuelle Moselle) et d’Alsace qui, toutes deux, avaient été incorporées à l’Empire allemand depuis le Traité de Francfort de 1871. L’École de Nancy se voulait un art total par la collaboration de tous les corps de métiers (architecture, ameublement, arts décoratifs), mais également l’héritière de l’École de Metz, d’inspiration romantique, dissoute à l’annexion par l’Allemagne de l’Alsace-Moselle (1871-1919), et dont de nombreux membres ont émigré vers Nancy.

J’ai fait la visite du musée de l’École de Nancy, et celui de la Villa Majorelle.

Demain je reprends la route.

La porte Desilles, recto

La porte Desilles, verso

La porte de la Citadelle.

La porte de la Craffe.

La porte de la Craffe.

L’ancien siège des Instituts de Mathématiques et de Physique de l’Université de Lorraine, aujourd’hui, c’est un collège.

Le palais des ducs de Lorraine, aujourd’hui le Musée Lorrain.

Le palais des ducs de Lorraine, aujourd’hui le Musée Lorrain.

La basilique Saint-Epvre.

Le Palais du Gouverneur.

Place Stanislas. L’Hôtel de Ville.

Place Stanislas.

Place Stanislas.

Place Stanislas.

Monument à la mémoire du Président de la République Sadi Carnot assassiné le 25 juin 1894 à Lyon.

Statue du comte Antoine Drouot, né et mort à Nancy 1774-1847. Général d’artillerie français du Premier Empire, pair de France. Napoléon Ier dira de lui : « Il n’existait pas deux officiers dans le monde pareils à Murat pour la cavalerie et à Drouot pour l’artillerie. »

Le lycée Henri Poincarré.

La gare de Nancy. Je suis très étonné de sa modestie historique. Aujourd’hui, c’est une gare moderne qui s’étale de part et d’autre du bâtiment central.

La gare de Nancy.

L’église Saint Léon.

L’église Saint Léon.

L’église Saint Léon.

L’église Saint Léon.

L’église Saint Léon.

L’église Saint Léon. Une modeste statue de Jeanne d’arc, datant de 1915.

Une maison Art Nouveau.

Place de la Croix de Bourgogne. Monument à la mémoire de la bataille de 1477 qui opposa Bourguignons et Lorrains, conduisant à l’indépendance de la Lorraine (et à la mort de Charles le Téméraire)..

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le musée de l’École de Nancy

Le Nancy Thermal, centre aqatique.

Une maison Art Nouveau dans le quartier Saurupt.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La Villa Majorelle.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

L’église Saint-Sébastien.

Fresque dans le quartier Saint Sébastien.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 15 – Verdun – Les Eparges – Nancy – 91 km

Excellente journée !

De la neige était tombée en début de nuit et elle n’avait pas fondu.

J’ai quitté Verdun avec beaucoup de précautions, surtout dans les descentes.

Pendant une dizaine de kilomètres, je suis sur une grande route. Dans mon sens, il y a peu de circulation, mais le trafic est suffisant pour que la route soit déneigée au centre de la partie droite de la route, le bas-côté est bien enneigé, et il ne faut pas y rouler. Première montée, 100 mètres de dénivelé, descente de 50 mètres et remontée de 160 mètres pour arriver à un espèce de col à 380 mètres d’altitude, au niveau de l’aérodrome de Versun-Sommedieue.

Puis je n’aurais que des petites routes jusqu’à l’arrivée à Bouxières aux Dames, la banlieue nord de Nancy où je loge ce soir.

L’inconvénient de ces petites routes où je suis tout seul, c’est qu’il y a peu de passages et qu’il reste beaucoup de neige.

Je croise deux caravanes de chasseurs, une dizaine de voitures à chaque fois.

Il faut dire que je traverse le parc naturel régional de Lorraine, couvert de forêts.

Plaisir de rouler dans ces paysages enneigés.

Fernand évoque la neige dans ses lettres

Le 9 mars 1917, il est à la Maison Forestière, du côté de Mesnil-les Hurlus, dans ce qui est aujourd’hui le camp de Suippes, il écrit :

« Et durant que je vous écris il neige il neige et il neige. Et pendant ce temps-là j’entends du canon qui tape très dur à gauche vers Aubérive. J’entends même la mitrailleuse. Il doit se passer là-bas quelque attaque. Par ce temps-là !!! Mon Dieu que de misères !!!  »

mais le 26 novembre 1917 (à cinq jours près, le même jour, aujourd’hui 107 ans plus tard),

sa compagnie est au repos à Heiltz le Maurupt (à 50 kilomètres au sud-ouest de Verdun) après avoir passé un mois à Verdun, le moral est bon et en parlant de la neige, plus poétique, il écrit :

« Madame la neige a fait son apparition en nos parages. Madame la neige m’est assez sympathique et sans désirer vivement ses visites, je ne les redoute pas ainsi que celles de sa sœur madame la pluie.
L’an dernier pourtant elle fut plutôt indiscrète en prolongeant son séjour parmi nous plus qu’il était séant.
Je la reçois pourtant ce matin avec les honneurs qui lui sont dus, mais j’espère que cette fois son passage chez nous sera plus bref.
Les arbres de ma forêt sont recouverts d’un épais duvet blanc, et à chaque coup de hache asséné à leur base ce duvet nous tombe sur les épaules.
Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est agréable, mais c’est une revanche que prennent sur nous ces pauvres arbres qui jusqu’ici se laissaient abattre sans se défendre. Ils se contentent seulement quand le dernier coup les terrasse de se laisser choir avec un grand bruissement de branches qu’on dirait un soupir.
Notre forêt est superbe et si paisible, si tranquille.
Quel différence entre ces épais taillis tels que le bon Dieu les as fait et d’autres que j’ai connus et sont tels que les a laissés la brutalité la sauvagerie de l’homme.
 »

Je passe aux Eparges, lieu d’une fameuse bataille de février à avril 1915, Maurice Genevoix y combattit et y fut gravement blessé.

Je ne monte pas jusqu’au champ de bataille (3 kilomètres de montée), c’est un cul de sac, aucune voiture ne sera probablement passée par là. Il aurait été probablement difficile de rouler.

Par contre un peu plus loin, je roule sur la Tranchée de Calonne, une route forestière qui fut l’enjeu de combats acharnés en 1914-1915 et je passe non loin du lieu où fût tué Alain Fournier et 20 de ses compagnons.

Pour finir, j’arrive à Bouxières aux Dames vers 16h30. Il neige à petits flocons depuis plus d’une heure, mais la neige ne tient pas et ne mouille pas, et j’ai eu très peu de vent dans la journée, mais un temps très gris.

Blanche neige en quittant Verdun ce matin.

L’aérodrome de Verdun-Sommedieue.

Paysage de neige.

Paysage de neige.

Paysage de neige.

Aux Eparges, c’est Noël !

Aux Eparges, la statue de Maurice Genevoix qui y a combattu, en particulier lors des combats les plus violents du 17 au 22 février 1915, et il y est très grièvement blessé en avril 1915. Son œuvre littéraire est marquée par le traumatisme de la Grande Guerre (1914-1918), particulièrement dans « Ceux de 14 », recueil de récits de guerre rassemblés en 1949, considéré comme l’un des plus grands témoignages sur ce conflit.

Chemin pour se rendre dans la clairière où furent tués, le 22 septembre 1914, 21 soldats du 288e RI dont Alain Fournier. Alain Fournier, tué à 27 ans, était écrivain et est surtout connu pour son roman « Le Grand Meaulnes » publié en 1913.

Abri souterrain allemand au bord du chemin conduisant à la clairière de la fosse d’Alain Fournier et de ses compagnons.

Monument à la mémoire des 21 soldats du 288e RI tués au combat le 22 septembre 1914.

La clairière où furent tués 21 soldats du 288e RI tués au combat le 22 septembre 1914.

La plaine de la Woëvre vue d’Hattonchatel.

Hattonchâtel vu de la plaine de la Woëvre.

Le monument aux morts de Vigneulles-lès-Hattonchâtel.

La mairie de Vigneulles-lès-Hattonchâtel.

Monument élevé par la Lorraine aux États-Unis d’Amérique à Flirey (Meurthe-et-Moselle) en mémoire de l’offensive décisive du 12 septembre 1918 menée principalement par l’armée américaine.  » Le 12 septembre 1918 s’élança d’ici la première offensive de l’armée des États-Unis commandée par le général Pershing. Elle libéra de nombreuses communes lorraines : Saint-Mihiel, Thiaucourt, etc … « 

La nécropole nationale de Flirey. A Flirey, quatre soldats ont été fusillés pour l’exemple le 20 avril 1915, incorporés au 63e RI, 5e Cie. Le caporal Antoine Morange, les soldats Félix Baudy, François Fontanaud et Henri Prébost ont été réhabilités en 1934 !

Soldats français à l’été 1914 !

Le château de Manonville.

Le château de Manonville.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 14 – Verdun – Douaumont – Vaux – Verdun – 30 km

Aujourd’hui, journée froide, pas plus de 4°, avec un vent froid, mais sous le soleil.

Excellente journée !

Je n’ai pas du tout eu froid, avec le même équipement que d’habitude, pas plus couvert, mais j’ai moins roulé, je me suis réchauffé au musée-mémorial et dans les souterrains des forts de Douaumont et de Vaux, non chauffés, mais à l’abri du vent.

J’ai commencé la journée par un tour à vélo dans Verdun. Jolie ville.

Je passe notamment Centre Mondial de la Paix, nom qui me paraît un peu pompeux. Le Centre Mondial de la Paix devrait être l’ONU … pas très efficace … mais c’est mieux que rien.

Situé dans le prestigieux palais épiscopal de Verdun, le Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l’Homme est un lieu d’expositions et d’événements qui permettra aux visiteurs des sites mémoriels 14-18 une véritable mise en perspective de l’histoire : celle qui mène à l’enchainement de 3 guerres dont deux mondiales et celle qui permet à la France et à l’Allemagne de sortir de ce tourbillon meurtrier pour construire un autre avenir sur le continent européen.

En fait il est fermé pour le renouvellement de leurs expositions, mais en extérieur deux belles et intéressantes expos, l’une sur la République de Weimar, l’autre sur le premier jour de la guerre en Ukraine le 8 mars 2022.

Puis je pars vers Douaumont.

Première halte au fort de Souville auquel j’accède par un petit chemin dans une forêt.

Puis, c’est la visite du mémorial, très intéressante.

Casse-croûte sous un kiosque (il y a des bancs pour s’asseoir, et je suis rejoins par des bacs pro agricole des Côtes d’Armor.

Poursuite vers le fort de Douaumont avec pause au niveau de l’ossuaire.

Visite du fort de Douaumont.

Route vers le fort de Vaux, visite plus rapide, un combat héroïque de plus,

et retour à Verdun, avec quelques photos supplémentaires.

Les 3/4 de l’armée française ont combattu à Verdun.

La 60e division y a combattu deux fois

D’abord en juillet 2016

Le 23 juin, la compagnie quitte le cantonnement de Bouy en camion-automobile et est acheminée par étapes successives jusqu’à Nixéville à une dizaine de kilomètres de Verdun où elle entre le 1er juillet 1916, une partie de la compagnie va cantonner à Bras sur Meuse à 7 km au nord de Verdun, Fernand fait partie de ce peloton.

Pendant 10 jours, la compagnie avec un peloton à Verdun et l’autre à Bras sur Meuse va travailler très durement à faire des tranchées et à aménager des abris sous les bombardements allemands, avec plusieurs morts et blessés.

Dans sa lettre du 5 juillet 1916, Fernand nous apprend incidemment qu’il a changé de métier. Depuis le début de la guerre, il était brancardier et dépendait de l’infirmerie de la compagnie, maintenant il est sapeur « Je suis donc sapeur ainsi que je vous l’ai déjà dit et je pioche et je pelle que j’en ai autant de grosses ampoules que de doigts ».

Passé sapeur très récemment probablement, à l’occasion de ce déplacement sur Verdun, puisque le 9 juillet, 4 jours après, il nous dit « Je suis enchanté de mon nouveau métier. Et déjà je fatigue moins que les premiers jours. Il me semble que je m’ennuie beaucoup moins ».

Une deuxième fois du 14 octobre au 14 novembre 1917

Le 14 octobre, la compagnie, comme toute la division, est transportée par camion à Haudainville (112 kilomètres) et termine à pied (5 kilomètres).
Le 17 octobre, la compagnie rejoint son bivouac au nord de Douaumont (9 kilomètres) sous le feu de l’ennemi.
C’est une période difficile pour la compagnie qui travaille sous les bombardements incessants de l’ennemi qui utilise des gaz asphyxiants. Il y aura de très nombreux soldats et sous-officiers blessés et asphyxiés. Le Commandant de Compagnie est tué par un éclat d’obus.
La 60e Division intervient dans ce secteur après la deuxième bataille de Verdun qui, du 20 août 1917 au mois de septembre 1917, a permis à l’armée française de retrouver ses lignes perdues lors de la première bataille de Verdun en février 1916. En octobre-novembre 1917, il s’agit d’une guerre de harcèlement de part et d’autres sur un front figé.
La compagnie est relevée le 14 novembre et part s’installer le 15 novembre à Heiltz le Maurupt (à 70 km au sud-ouest de Verdun, transport en camion). Elle y arrive un peu plus tôt que l’ensemble de la Division qui arrive à Heiltz l’Evêque le 18 novembre.

Nous savons que Fernand a participé à « cette affreuse corvée de Verdun », mais qu’il ne la subit pas totalement, car il eut la chance de bénéficier d’une permission et d’ « arriver ensuite juste comme ma compagnie était relevée ». On sait qu’au retour de sa permission, il quitte La Roche sur Yon le 18 novembre et arrive à Heiltz le Maurupt le mardi 20 novembre. Depuis le 1er octobre 1917 les permissions sont de 10 jours sans compter les délais de route. Fernand a donc du quitter Douaumont vers le 6 ou 7 novembre.

Nous n’avons pas de lettres conservées pour la période de 1917,
mais 3 lettres pour celles de juillet 1916.

Lettre de Fernand du mercredi 5 juillet 1916

Mes chers parents,
Ah dame cette fois-ci ça y est. C’est la guerre, la vraie. Je n’essaierai pas de vous la décrire. Plus tard peut-être à tête reposée, mais aujourd’hui non.
Du reste celui qui n’a pas vu ne saura pas.
Si un appareil photographique pouvait nous prendre, le cliché vaudrait le coup.
Dans le tas de boue que nous sommes et qu’est chacun de nous nul ne voudrait reconnaître un échantillon de l’espèce humaine, même à l’état préhistorique.
Nous sommes dans un coin que je ne puis vous nommer pour l’instant de peur que ma lettre ne vous arrive, mais que tous les communiqués de ce jour nomment.
Moi qui ait assisté et ai pris part aux attaques de Champagne je dois dire que les horreurs présentes dépassent tout ce que j’avais vu.
Je suis donc sapeur ainsi que je vous l’ai déjà dit et je pioche et je pelle que j’en ai autant de grosses ampoules que de doigts.
Comme j’ai moins d’entraînement que les camarades je fatigue moitié plus et ce n’est pas le moment de rechigner sur le travail. Il s’ensuit que je suis rompu.
De plus (je ne sais s’il faut voir là les méfaits de l’atavisme) c’est extraordinaire comme je prends des bûches. Nous ne sortons bien entendu que les nuits et je peux pas passer sur un mort sans …

lettre non signée – suite disparue …

Lettre de Fernand du vendredi 7 juillet 1916

Mes chers parents,
Si vous saviez comme je suis mal à l’aise pour écrire. Il faut vraiment que j’en comprenne la nécessité.
Nous sommes à Bras petit pays tout à côté de Thiaumont.
Inutile de vous dire que du pays il ne reste pour ainsi dire plus pierre sur pierre. Les plus avantagés ont pu trouver comme abri quelque cave sous les décombres. Mon escouade s’abrite entre les débris d’une grange et je couche avec deux camarades sous un petit appentis qui devait être un machin à cochons.
Inutile de vous dire aussi que nous sommes sans cesse et copieusement canardés. Mais je vous l’ai déjà dit souvent, c’est extraordinaire comme il y a de la place dans l’espace et comme il faut des obus pour blesser les hommes. Jusqu’ici nous n’avons pour notre compagnie qu’un tué et 2 ou 3 blessés.
Chaque soir à la tombée de la nuit nous allons devant faire des travaux de notre métier et nous revenons avant le lever du jour. C’est vous dire que les heures de travail sont rares. Le bombardement est toujours intense. Mais je crois que c’est la pluie qui n’arrête pas qui est notre grande ennemie.
Je dois dire à la vérité que nous, génie, nous n’avons pas le droit de nous plaindre quand nous avons sous les yeux les misères des fantassins. Ce sont eux qu’ils faut plaindre sous tous les rapports. Je me prends quelque fois à bénir ce bon monsieur Mazoyer qui m’a envoyé au 6° Génie.
Je ne veux pas entrer dans les détails qui pourraient faire censurer cette lettre.
Et en cela vous m’approuverez.
Je suis en excellent état physique et moral. Quand je dis physique, je veux parler de ma santé car je n’ai rien de réjouissant pour la vue. J’ai une barbe longue comme ça et suis couvert de boue.
Je suis bien content que papa ait trouvé un aide. Le petit Rebattet était ce qu’il lui fallait. Nous en ferons un bon quincaillier.
En réponse à ma lettre Gabrielle m’a envoyé une lettre très gentille. Je crois que nous nous comprendrons très bien.
Le tir boche sur le patelin et en cet instant à son intensité maximum.
Je vous embrasse
Fernand
J’ai bien reçu avant-hier votre petit colis et hier la lettre de maman. Pour l’un et l’autre merci.
Je ne sais plus si je vous ai déjà recommandé de bien notifier sur les adresses mon prénom Fernand.


Lettre de Fernand du dimanche 9 juillet 1916

Mes chers parents,
Ainsi que chaque matin en rentrant de la fournaise, je venais de casser la croûte avec les camarades et je me disposais à m’allonger voluptueusement sous mon toit à cochon quand je croisai un brancardier qui me demande si je ne pouvais pas lui indiquer un abri pour quelques heures.
Ce brancardier était pitoyable à voir. Haut de 1m50 environ et lourd de quelques 40 kgs il disparaissait sous une couche de boue plus épaisse encore que la mienne.
Devinez qui peut être ce colosse ? Piveteau le chaisier de la rue de Saumur. Il fait partie du 293e RI qui est au même endroit que nous, chose que j’ignorais.
Vous pensez si nous causâmes du pays.
Hélas les nouvelles que nous pouvons actuellement nous communiquer sont bien peu garés. Aujourd’hui encore j’ai un bon grand ami à pleurer. Armand Guilbaud. Il est mort hier. Pauvre, pauvre papa Guilbaud. On me recommande de ne pas ébruiter encore cette mort afin que la nouvelle arrive tout doucement à ces pauvres gens.
Armand Guilbaud était adoré sinon, de tous ceux qui l’approchaient du moins ce qui est beaucoup mieux de tous ceux qui le connaissaient bien. C’était la bonté même et voyez vous, la bonté, c’est la seule qualité qui nous fasse vraiment aimer un homme.
Et puis il faisait tout de façon si simple. Je le regrette bien.
Un autre ami de Mirville est mort aussi ces jours-ci : Guillet, marchand de charbon d’Aizenay.
Quelle chose affreuse mon Dieu que cette extermination qui nous frappe tous les uns après les autres et menace d’être complète.
Aujourd’hui le temps est meilleur. Je viens de me sécher au soleil, puis brosser et laver. Oh bien sommairement. Mais quand même cela fait du bien.
Je suis enchanté de mon nouveau métier. Et déjà je fatigue moins que les premiers jours. Il me semble que je m’ennuie beaucoup moins.
Ce que j’apprécie aussi beaucoup ici, c’est l’absence de journaux. Nous ne savons rien de ce qui se passe. Nous savons que les boches sont devant nous et qu’ils n’avancent point. C’est déjà un bon point. Au contraire les offensives sont presque toutes de notre part. C’est tout ce que je sais. Ça me suffit.
Je vous embrasse
Fernand

Hier soir, après les conditions météo de la journée et les prévisions de Météo France, neige, pluie et vent, j’envisageais sérieusement de mettre fin à mon voyage, il faut savoir être réaliste.

La belle journée d’aujourd’hui, et la relecture des prévisions météo, m’engage à poursuivre. Pas de pluie prévue avant lundi, et les prévisions de neige sont très limitées. Des vents forts … on verra bien …

Demain route vers Nancy !

Verdun

Verdun

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix et cathédrale.

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix : « Soldat russe, arrête ! Poutine a perdu. Le monde entier est avec l’Ukraine ! Reviens sans sang sur les mains »

Centre Mondial de la Paix

Verdun

Verdun. Au pied de la citadelle.

Vers le fort de Souville.

Vers le fort de Souville.

Le fort de Souville.

Le mémorial de Douaumont.

Le mémorial de Douaumont.

Le mémorial de Douaumont. Casque de soldat allemand. Fernand en avait envoyé un à se parents par colis. Bien arrivé à La Roche sur Yon, il l’a détruit en 1940 quand les allemands ont occupé La Roche sur Yon. Il en a conservé la pointe et l’écusson en cuivre qui font aujourd’hui partie des « trésors familiaux ».

Casque « Adrien » porté par les soldats du Génie après 1915. L’écusson dépend de l’arme, cavalerie, infanerie, artillerie, …

Le soldat français en 1915.

Les bandes molletières … à la Saint Sylvestre 1916, Fernand écrit : « le gourbi un peu vide est plus visité par les rats et ils s’en donnent à cœur joie. Figure-vous que cette nuit ils ont boulotté ma bande molletière. Je n’exagère pas, ils me l’ont coupé en deux et m’en ont laissé qu’un mètre. Pour ce qui est de l’autre mètre je ne sais pas s’ils l’ont digéré, en tous cas je ne sais par quel trou ils ont pu l’emmener et il n’en est plus trace. Vous n’imaginerez jamais le vacarme qu’ils font et les cris qu’ils poussent. »

L’as de carreau, recto.

L’as de carreau, verso.

Matériel de télécommunications pendant la guerre de 14.

Le brassard du personnel médical, médecins, infirmiers brancardiers. d’août 1914 à juin 1916, Fernand était brancardier avant de faire le choix de devenir sapeur-mineur.

La mallette d’infirmerie.

La remorque porte-brancard, jolies roues de vélo !

Cuisine roulante.

Chasuble d’aumônier, réversible selon la célébration.

L’ossuaire de Douaumont.

L’ossuaire de Douaumont.

Entrée dans la première enceinte du fort de Douaumont.

Fort de Douaumont.

Fort de Douaumont.

Fort de Douaumont. La tourelle du canon de 155 mm avec sons système permettant de la faire monter pour tirer et redescendre après le tir por la mettre à l’abri.

Fort de Douaumont, puits pour descendre dans les galeries inférieures.

De Gaulle, blessé à Douaumont, cité à l’ordre de l’armée.

Le bilan de la guerre.

Le bilan de la guerre. 30 % de tués dans l’infanterie, et environ 7% dans les autres armes, cavalerie, artillerie et génie. Pertes supérieures pour les officiers dans toutes les armes, sauf dans l’infanterie où cela reste à 30%.

Fort de Douaumont.

Stèle à la mémoire du village détruit de Fleury devant Douaumont.

Fort de Vaux. Le bureau du commandant du fort.

L’infirmerie du fort de Vaux.

La chambre du commandant du fort.

Le drame du Fort de Vaux, par son commandant lors de la reddition du fort.

Verdun.

Verdun.

Verdun

Verdun.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Guerre 14-18 – jour 13 – Aubréville – Ravin du Génie – Varennes – Butte de Vauquois – Verdun – 60 km

Route du jour raccourcie compte-tenu des conditions météo difficiles, mais j’ai pu faire l’essentiel de ce que j’avais prévu.

Vent très fort toute la journée, parfois très défavorable, peu de pluie le matin, importante l’après-midi, déluge en arrivant à Verdun vers 15h, et l’auberge de jeunesse n’ouvrait qu’à 17 heures. J’ai du me réfugier dans la galerie marchande de Leclerc.

Visite très intéressante du Ravin du Génie, 1km200 de parcours avec nombreux panneaux explicatifs.

Situés en bordure de l’antique voie romaine de la Haute Chevauchée, dans le coude de la route entre le Monument Ossuaire et de la nécropole Forestière, les vestiges du Ravin du Génie est un lieu de stockage pour les matériaux et de vie pour les hommes. Cet ensemble permet aux visiteurs d’apprécier ce qu’a été la vie des Poilus en forêt d’Argonne à moins de 1200 mètres de la ligne de front.

Fernand est certainement passé au Ravin du Génie quand sa compagnie était dans le secteur du 5 décembre au 20 mars 1918, mais le lieu était déjà aménagé depuis longtemps.

Passage à Varennes sur Argonne, lieu de l’arrestation de Louis XVI en 1791.

Montée sur la butte de Vauquois, parcours intéressant.

Le village de Vauquois était, en 1914, construit au sommet d’une butte qui dominait la plaine environnante à 290 mètres d’altitude, ce qui en faisait un observatoire et un point de repère pour le réglage des tirs d’artillerie pendant la Première Guerre mondiale. A l’automne 1914, les Allemands transformèrent le village en une véritable forteresse.

Les Français et les Allemands s’enterrèrent dans des tranchées au sommet de la butte qui fut transformée par plus de 500 explosions utilisant 1 000 tonnes d’explosifs, le village de Vauquois fut totalement détruit.

De février à mars 1915, les ruines du village furent âprement disputées. Le 31e Régiment d’infanterie parvint à atteindre les ruines de l’église mais dû se replier à mi-pente. Les autres assauts étant infructueux, la guerre des mines paru alors la seule alternative.

Des kilomètres de galeries (environ 23) furent creusés, s’étageant sur plusieurs niveaux, jusqu’à 100 mètres de profondeur, dans le but de pénétrer sous le camp ennemi en lui causant le plus de pertes possibles par l’explosion de mines. La guerre des mines se poursuit pour atteindre son paroxysme en mai 1916. Un immense entonnoir fut créé par l’explosion d’une mine de 60 à 80 tonnes qui tua 108 soldats français, sans produire de décision.

Casse-croûte à l’abri, au niveau du parking de la butte.

Je prends ensuite la route direction Verdun en passant par le cimetière de Cumières-Mort Homme.

Demain visite de Verdun.

En forêt de Lachalade, au carrefour de la Croix de Pierre, abri-béton, l’abri de Courson.

Nécropole Nationale de Lachalade « La Forestière ».

Au Ravin du Génie, aussi appelé Ravin des Cuisines, un abri de pièce d’artillerie.

Au Ravin du Génie, entrée d’une sape, tranchée parfois couverte, comme ici pour pouvoir circuler à l’abri de la vue de l’ennemi.

Début de la sape.

Fontaine d’eau potable. Le site était alimenté en eau potable, via une voie ferrée 60 cm de large avec des wagonnets tirés par des chevaux.

Cratère consécutif à l’explosion d’un dépôt de grenades.

Entrée d’un abri-caverne.

Oratoire du XIVe siècle transformé en château d’eau.

Les écuries du Ravin du Génie.

Réservoir d’eau potable. Dès les premiers jours d’octobre 1914 sévit en Argonne une épidémie de fièvre typhoïde. En novembre 1915, l’épidémie n’est pas jugulée.

Les cuisines du Ravin du Génie.

Entrée de la cagna de l’infirmerie. On aperçoit une cheminée.

Monument aux morts de l’Argonne.

Monument américain à Varennes en Argonne.

Monument américain à Varennes en Argonne.

La tour de l’horloge à Varennes en Argonne.

Plaque commémorative de l’arrestation de Louis XVI et de la famille royale le 21 juin 1791, sur la tour de l’horloge à Varennes en Argonne.

L’Aire à Varennes en Argonne.

Le monument aux morts devant la mairie de Boureuilles.

Vauquois.

Sur la butte de Vauquois, un train de wagonnets.

Cratère d’une mine allemande le 14 mai 1916, 108 morts du 46e RI.

Défense sur la butte de Vauquois.

Monument aux morts de la butte de Vauquois.

Entrée d’un souterrain sur la butte de Vauquois.

Entrée d’un souterrain sur la butte de Vauquois.

Monument funéraire d’un soldat tué en 1914.

Nécropole d’Esnes en Argonne.

Monument à la mémoire du village de Cumières totalement anéanti pendant la Grande Guerre.

L’Hôtel de Ville de Verdun.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Guerre 14-18 – jour 12 – Châlons – Sainte Menehould – Les Islettes – Aubréville – 80 km

Aujourd’hui première journée de pluie.

Il ne pleut pas quand je pars, mais assez vite je suis obligé de sortir la cape (première fois depuis le début de ce voyage) et j’en aurai besoin toute la journée. Ce n’est pas de la grosse pluie, mais ça mouille bien quand même.

Par contre, j’ai eu un bon vent très favorable !

De Châlons à Sainte Menehould, je vais traverser une partie du département de la Marne. En fait, depuis Reims, je suis dans la Marne, champs à perte de vue, mais aujourd’hui, c’était encore pire. Un désert, quelques villages déserts, et des champs …

Depuis Sainte Menhehould, je suis en Argonne (région à cheval sur 3 départements, Marne, Meuse et Ardennes), pays plus vallonné et très forestier, un vrai plaisir de rouler en Argonne !

C’est à Sainte Menehould qu’a été reconnu Louis XVI, qui est ensuite poursuivi, notamment par Jean-Baptiste Drouet, et rattrapé à Varennes. En quatrième (ou troisième), je me rappelle très bien avoir fait un exposé en classe sur la fuite de Louis XVI, à partir d’un ouvrage pris à la bibliothèque du CES, et c’est exprès que je suis passé par Sainte Menehould.

Ensuite, je suis passé à Les Islettes et j’ai fait un aller-retour jusqu’à Lachalade où j’ai visité l’église d’une ancienne abbaye cistercienne (15 km A-R sous la pluie, mais quel plaisir après la traversée de la Marne).

Fernand et sa compagnie 10/13 ont été dans ce secteur du 5 décembre au 20 mars 1918.

Après trois semaines de repos à Heiltz le Maurupt (après un mois à Verdun), le 5 décembre la compagnie repart au front. Elle est transportée en camion à Les Islettes et gagne à pied Lachalade à 7 kilomètres au nord de Les Islettes. Elle y effectue quelques travaux. Le 9 décembre, elle revient à Les Islettes et s’installe « définitivement » au camp de la Cardine. Elle y restera 4 mois et demi, effectuant des travaux de mines (avancement et écoutes), des travaux de surface (entretien des tunnels et des positions), la construction et l’entretien de passerelles sur l’Aire (affluent de l’Aisne, elle-même affluent de la Meuse).

Mes études me montrent que, bien que logeant à Les Islettes, les travaux étaient menés à l’ouest de Lachalade, ce qui suppose des allers-retours à pied, tous les jours, ou par période, pour aller travailler.

Aucune lettre de Fernand n’a été conservée pour cette période.

Ce soir, je suis dans un hébergement perdu à Lochères, petit village d’Aubréville.

Le village de l’Épine.

L’église de Courtisols.

La traversée du département de la Marne …

L’Hôtel de Ville de Sainte Menehould.

Le monument aux morts de Sainte Menehould.

Au centre de Sainte Menehould.

L’église Notre Dame du Chateau, à Sainte Menehould.

La nécropole nationale de Les Islettes.

L’abbaye cistercienne de Lachalade. Lachalade est la fille de l’abbaye de Trois-Fontaines, petite fille de Clairvaux, arrière petite fille de Cîteaux.

L’abbaye cistercienne de Lachalade.

L’abbaye cistercienne de Lachalade.

Le monument aux Garibaldiens à Lachalade. Alors que l’Italie n’est pas encore entrée en guerre du côté de la Triple Entente, 2 000 volontaires italiens s’engagèrent au service de la France au sein de la Légion garibaldienne commandée par Peppino Garibaldi. Elle combattit de novembre 1914 à mars 1915, date de l’entrée en guerre de l’Italie. Ce monument est dédié à la mémoire de 590 volontaires italiens morts dans les combats de l’Argonne, parmi eux figuraient Bruno Garibaldi, tué sur le plateau de Bolante, le 26 décembre 19141 et son frère Constante Garibaldi, tué à Courte-Chausse, le 5 janvier 1915. Ils étaient les petits-fils de Giuseppe Garibaldi. Lazare Ponticelli (1897-2008), dernier ancien combattant français de la Grande Guerre, fit partie des Volontaires Garibaldiens et a participé aux combats d’Argonne.

Publié dans Non classé | Un commentaire