Vendredi dernier, je vous racontais mon voyage de Rochefort à Saintes pour me rendre à une rencontre organisée par les Amis de Railcoop à Saujon, occasion de découvrir le Train des Mouettes.
Le train des Mouettes circule sur une ligne qui appartient au département de la Charente-Maritime. La ligne a été créée par la Compagnie du Chemin de Fer de la Seudre et inaugurée le 24 juin 1876.
A l’époque, il n’y avait que des chemins de terre, sur lesquels on circulait à pied, à vélo ou à cheval, mais au pas (soit 5 Km/h) ! L’arrivée du chemin de fer correspond à l’arrivée du progrès. On pouvait désormais voyager à 35 Km/h et transporter des lourdes charges (chaque wagon emporte entre 3 et 10 fois plus qu’un char à bœufs !).
Ce nouveau moyen de transport a permis l’essor économique du territoire en permettant aux huîtres d’être livrées plus vite et plus loin ! En permettant de transporter les bois exploités dans la forêt de la Coubre et le sel des marais salants du bassin « Marennes Oléron ».
Sur cette ligne le trafic voyageur sera fermé en 1939, mais le transport des huîtres sera poursuivi jusqu’en 1976.
La ligne a été fermée par la SNCF en 1980.
Le train touristique fait son premier voyage en 1984.
Samedi matin, à l’aube, je pars de Saintes à vélo pour rejoindre Saujon à 25 kilomètres.
Joli parcours en passant par Pisany.
A Saujon, je retrouve le groupe et nous embarquons dans le train des Mouettes. La ligne fait 21 kimomètres et comporte six gares dont quatre desservies, les extrémités Saujon et la Tremblade, Mornac sur Seudre et Chaillevette.
Départ du train à 9h, le train est tractée par une locomotive diesel pour ce premier parcours. Il faut 4 heures pour faire chauffer la locomotive diesel et les bénévoles de l’association Trains et Traction n’ont pas envie de se lever à 4h du matin pour préparer la machine.
Nous sommes descendus à Chaillevette et un bénévole de l’association nous a fait découvrir l’atelier de réparation, d’entretien et de rénovation des nombreux matériels roulants (locomotives diesel ou vapeur, voitures et wagons) dont l’association dispose, ou que lui confient d’autres associations ferroviaires.
Ensuite nous avons rejoint le village de Mornac sur Seudre, à pied pour les plus courageux, en mini-bus pour les autres et nous avons déjeuné dans une auberge sur le port.
Après avoir pris le temps de découvrir ce joli village, très touristique, nous avons repris le train à la gare de Mornac pour rejoindre le terminus de la Tremblade. Cette fois-ci, la locomotive est à vapeur.
A la Tremblade nous avons assisté à la manoeuvre de retournement de la locomotive, et après une balade pour découvrir le chenal qui relie le port de la Tremblade à la Seudre, nous avons ré-embarqué pour Saujon, avec arrêt à Chaillevette pour changer de locomotive. La loco vapeur est détachée du train avant d’être nettoyé et préparée pour son prochain voyage. Elle est remplacée par la loco diesel.
Une très belle journée sous un soleil magnifique !

En quittant Saintes au soleil levant.

7h00 à Pisany, la cloche sonne à toute volée.

La halle de Pisany.

Jean de Vivonne (1530 -1599), marquis de Pisany.

Le château de Pisany.

L’ancienne gare de Saint Romain de Benet.

L’ancienne gare de Saint Romain de Benet, aujourd’hui c’est le siège de Emmaüs Saintonge, l’association locale est en conflit avec ses compagnons suite au licenciement de leur responsable, licenciement jugé abusif par les compagnons.

La tour de Pirelonge. On ne sait s’il faut y voir un fanal, une borne ou un cénotaphe, elle fut édifiée à l’époque romaine.

L’église de Saujon.

Les thermes de Saujon.

Les thermes de Saujon.

Notre voiture dans le train des Mouettes.

Quelques Amis de Railccop

Le train des Mouettes longe le marais de la Seudre.

Le marais de la Seudre. La Seudre est un fleuve côtier de 68 km de long. Ruisseau avant Saujon, il s’élargit peu après et ses eaux deviennent salées, la mer remontant jusqu’à Saujon à marée haute. Dans le marais de la Seudre composés d’anciens marais salants, sont installées les claires qui permettent l’affinage des huîtres.

Le marais de la Seudre.

Le marais de la Seudre.

Le marais de la Seudre.

Les marais salants de Mornac sur Seudre.

Les marais salants de Mornac sur Seudre.

Les marais salants de Mornac sur Seudre.

La gare de Chaillevette où sont situés les ateliers de l’association Trains et Traction, association, créée en 2007, de sauvegarde des savoir-faire, des atmosphères et des patrimoines ferroviaires, en s’appuyant sur la reprise de l’exploitation du Train des Mouettes. Aujourd’hui ce sont plus de 120 bénévoles.

Les ateliers de Tains et Traction à Chaillevette.

Fraiseuse.

Locomotive à vapeur en cours de remontage.

Locomotive diesel en cours de restauration.

Vieille loco électrique (sur batterie) en attente de restauration.

La locomotive Schneider 030 T a été fabriquée par les Établissements Schneider du Creusot en 1891. Faisant partie d’une série de 4 locomotives identiques, elle porte le N° 3. La 030 T a roulé pendant plus de 60 ans sur le réseau de la « Société des Chemins de fer de St Victor à Cours ». Elle assurait des circulations sur la ligne de 13 km entre St Victor (42) et Cours (69). Le 15 avril 1961 marque l’arrêt de l’exploitation vapeur et le dernier train roulera sur cette ligne le 31 janvier 1969 . À la fermeture du réseau les machines n°3 et 4 sont rachetée par un récupérateur amoureux des belles choses, Mr Gouverneyre de Chambost-Alliere. Elles passeront 14 ans chez lui dans un hangar à l’abri des intempéries. En 1981 le Chemin de Fer Touristique de la Seudre, qui vient de se créer, cherche une locomotive à vapeur pour assurer la traction de ses trains. L’association rachète les deux locomotives en 1983. Si la N° 3 est toujours à Chaillevette, la N° 4 « Trambouse » est aussitôt revendue à un collectionneur d’Espalion, Monsieur Bras, pour financer les premiers travaux sur la N° 3.

Vieil autorail en attente de restauration.

Voiture voyageur en cours de rénovation.

Fourgon postal.

Wagon américain datant de la guerre 1914-1918. 38 000 wagons en kit ont été importés en Europe. Ces wagons ont contribué à la desserte du front, la reconstruction de l’Europe et ont ensuite eu une longue carrière sur le réseau Français (les derniers ont arrêté de circuler dans les années 1980).

Locomotive diesel.

La locomotive HENSCHEL 030T, mise en service en 1912, fin d’activité en 1966, arrivée à Chaillevette en 2010, remise en service en 2015

La HENSCHEL 030T en mouvement. Elle recule pour aller se positionner en tête de train. Contrairement aux locomotives diesel, qui démarrent comme une voiture, les locomotives à vapeur nécessitent une longue mise en pression. Il faut que leur énorme masse chauffe uniformément pour éviter les dilatations destructrices. Les bénévoles doivent venir 4 heures avant le départ pour allumer le feu dans la chaudière et l’alimenter doucement en bois puis en charbon pour faire monter la température progressivement. Lorsque la température est uniforme et que la pression de vapeur atteint 11 bars, on peut enfin demander de la puissance de traction. C’est pourquoi les locomotives à vapeur ne peuvent être mises en tête des trains qu’à partir de 11h00 le matin. De même, le soir, il faut laisser tomber le feu et les nettoyer avant de pouvoir rentrer chez soi… Elles sont donc arrêtées à partir de 17h00.

La locomotive HENSCHEL 030T en gare de Chaillevette, prête à partir, direction Saujon.

Les chauffeurs chargés de l’alimentation de la chaudière en charbon.

Mornac sur Seudre.

L’église de Mornac sur Seudre.

L’église de Mornac sur Seudre.

L’église de Mornac sur Seudre.

Le chenal de Mornac qui permet de relier le petit port de Mornac à la Seudre.

Le chenal de Mornac qui permet de relier le petit port de Mornac à la Seudre.

L’arrivée du train en provenance de Saujon, direction La Tremblade.

L’arrivée du train en provenance de Saujon, direction La Tremblade.

Décrochage de la locomotive à La tremblade avant de lui faire faire son demi-tour.

La plaque tournante de la Temblade, cul-de-sac de la ligne Saujon-La Tremblade. La plaque tournante va permettre à la locomotive de faire demi-tour avant de se repositionner en tête de train.

La locomotive sur la plaque tournante de La Tremblade.

La locomotive est poussée à la main pour lui faire faire son demi-tour.

Demi-tour effectué.

Le bassin en eaux profondes du port de la Tremblade. L’entrée-sortie de ce bassin ne peut se faire qu’à marée haute.

Le chenal d’accès au port de la Tremblade.

Le chenal d’accès au port de la Tremblade.

Petite exposition en gare de la Tremblade sur le travail du tri postal dans les trains de nuit.

Petite exposition en gare de la Tremblade sur le travail du tri postal dans les trains de nuit.

Une des voitures restaurant du Seudre Ocean Express. La ligne est utilisée toute l’année par le Seudre Ocean Express, restaurant gastronomique fonctionnant 3 fois par semaine. Restaurant offrant 42 couverts pour 85 € par personne. Plus de 25 000 repas servis depuis septembre 1921. Les réservations sont déjà complètes pour les 3 mois à venir.

Une des voitures restaurant du Seudre Ocean Express.
Superbe tout çà! Que de découvertes . Profites-en comme tu es jeune cher Pierre.
Il faut aussi être très courageux. Bonne route.
Voilà un reportage professionnel, Pierre ! Excellent pour agrémenter les moments conviviaux que nous avons eus ensemble.