Guerre 14-18 – jour 5 – Péronne – Saint Quentin – 75 km

Parti à 8h15 après un bon petit-déjeuner servi par l’auberge de jeunesse,

il crachine, mais cela ne va pas durer, et j’arrive à Saint Quentin vers 15h, sous un temps un peu incertain, mais, à part le début de journée, brumeux, la journée a été sèche et j’ai même vu le soleil.

Route très vallonnée, mais des pentes moins fortes que ces deux dernier jours, et j’arrive bien en forme.

Traversée de vastes étendues de champs, mais rien de monotone, le relief et la traversée de nombreux villages rythment la route.

Grande pause au tunnel de Riqueval.

Après Bony, sommet de la boucle du jour, au nord, je passe à 300 mètres de la source de l’Escaut, fleuve de 355 km de long, qui traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas), avant de se jeter en mer du Nord.

Je termine par 9 kilomètres de bonne véloroute le long du canal de Saint Quentin.

J’arrive au monuments aux morts. Je n’ai jamais vu autant de stèles autour d’un monument aux morts, curieuses stèles
– aux martyrs du soulèvement du ghetto de Varsovie « en hommage aux victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité commis sous l’autorité de fait dite gouvernement de l’Etat français – 1940-1944 – N’oublions jamais ».
– au roi Alexandre 1er, l’unificateur du royaume de Yougoslavie (assassiné en 1934 à Marseille).

Mon itinéraire de la journée.

Mon itinéraire depuis Arras. Il essaie de suivre la ligne de front, mais celui-ci n’a jamais été rectiligne, et avec la mise en place par les Allemands de la ligne Hindenbourg en 1915-1916, il a bougé pour supprimer des saillants et rationaliser l’usage des troupes.

L’église de Boucly. Je n’aurai pas du passer devant. Petite erreur de parcours, j’ai fait demi-tour sur 600 mètres après la photo.

Ce matin, brume et betteraves, du côté de Roisel.

Champ de moutarde, identifié par PlantNet, du côté de Vendelles.

Monuments aux morts de 1952 à 1962 en Afrique du Nord (Tunisie, Maroc, Algérie), à Vermand. Rare !

L’église de Vermand vue de l’Oppidum (camp retranché d’époque galoise), oppidum de 450 mètres de long sur 350 mètres, 15 ha.

L’église de Vermand (fermée, comme la plupart des églises des Hauts de France).

L’église de Pontru.

A l’entrée de Pontruet, oeuvre réalisée par les élèves de CM1-CM2 de l’école de Vermand (à 7 km).

Première traversée du canal de Saint Quentin à Bellenglise.

Cimetière britannique de La Baraque à Bellenglise.

Eoliennes et champs de betteraves à Magny La Fosse.

Le canal de Saint Quentin au pont de Riqueval.

Monument commémoratif britannique du Pont de Riqueval rappelant les événements du 29 septembre 1918, journée durant laquelle, la 46ème division britannique (North Midlands) attaqua la ligne Hindenburg. L’assaut sur la position Siegfried permit à une compagnie du 6ème bataillon du North Staffordshire Regiment (137ème brigade) et un détachement des Royal Engineers de saisir le pont de Riqueval (dernier pont intact sur le canal de Saint-Quentin), point clé des défenses allemandes. Ce qui débouchera sur la dernière phase de l’offensive victorieuse des alliés qui se terminera par la signature de l’armistice le 11 novembre 1918. La bataille de la Ligne Hindenburg, qui débuta le 18 septembre 1918, fut une bataille majeure de l’Offensive des Cent-Jours qui contribua à l’issue de la guerre. Les troupes canadiennes et britanniques, en avant-garde, lancèrent cette attaque contre la ligne allemande, poursuivant l’utilisation massive des chars telle qu’elle avait été entamée au cours de la bataille d’Amiens. Cette bataille contribua à la fin de la guerre des tranchées.

Le mercredi 2 octobre 1918, au pont de Riqueval, un millier de soldats sont rassemblé pour écouter le discours du brigadier-général anglais à la suite de leur lutte pour franchir le canal de Saint Quentin et rompre la ligne Hindenburg réputée infranchissable.

Le musée du touage à Riqueval (fermé aujourd’hui 11 novembre !). La ventilation du souterrain de Riqueval ne permettant pas d’évacuer les gaz d’échappement des péniches, celles-ci doivent obligatoirement être remorquées par un engin appelé « toueur », bateau-treuil qui tracte une rame de péniches (32 en moyenne) dans le souterrain. À l’origine, le premier toueur, nommé Rougaillou, était mû par des chevaux disposés en manège sur son pont, ce manège actionnant un treuil. Un second toueur lui a succédé, mû par la vapeur. Finalement, c’est l’électricité qui, à partir de 1906, a réglé le problème de la fumée dans la voûte. Sa vitesse horaire moyenne est de 2,5 km/h. Le bateau se fixe sur une chaîne de 8 km de long qui repose au fond du canal, fixée à chaque extrémité du souterrain. La masse totale de la chaîne atteint 96 tonnes. Pendant la traversée du tunnel qui durait deux à trois heures, les mariniers, libérés du travail de gouverne du bateau, se réunissaient pour manger des crêpes ou de la friture, et jouer de la musique. Le tunnel de Riqueval est l’un des seuls endroits au monde où l’on pratique encore le système du touage ou remorquage des péniches à la chaîne.

Vu du canal de Saint Quentin, à l’entrée du tunnel de Riqueval (5670 mètres).

L’entrée du tunnel de Riqueval (5670 mètres).

L’entrée du tunnel de Riqueval.

A Riqueval, monument élevé par l’État du Tennessee en hommage aux soldats qui ont brisé la ligne Hindenburg le 29 septembre 1918.

Haie faite de roseaux à Hargicourt. J’ai vu deux haies parallèles distantes d’une centaine de mètres. Je n’ai pas trouvé d’informations expliquant l’intérêt de ce type de haie. C’est peut-être expérimental.

Extrémité de la haie de roseaux identifié par PlantNet comme des roseaux chinois.

Le cimetière américain de Bony.

Le cimetière américain de Bony.

Le cimetière américain de Bony.

Mairie arborant des drapeaux américains et des drapeaux français, et église de Bony

Cimetière britannique de Joncourt.

Hommage aux mariniers, au bord du canal de Saint Quentin, à Lesdins.

Canal de Saint Quentin, à Lesdins

Monuments aux morts 14-18 et 39-45 à Saint Quentin, au bord de la Somme.

La Somme, et à gauche, le canal de Saint Quentin, vus du monument aux morts.

Stèle à la mémoire du maréchal De Lattre de Tassigny, et de son fils.

Stèle à la mémoire du soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943.

Stèle à la mémoire du maréchal Leclerc, et de son fils.

Stèle à la mémoire des soldats morts en Afrique du Nord.

Stèle à la mémoire du roi Alexandre 1er, l’unificateur du royaume de Yougoslavie.

Stèle en l’honneur de Verdun, haut lieu de la Grande Guerre.

J’arrive au centre-ville de Saint Quentin alors que se dispute l’épreuve de 10 km de la 48ème édition des Boucles Saint-Quentinoises.

Le théâtre Jean Vilar.

L’Hôtel de Ville.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

La dalle funéraire de Dame Mehaus Patrelote, bourgeoise de Saint Quentin, décédée en novembre 1272 ! (dans la cathédrale).

Le Casino de Saint Quentin vu de la fenêtre de la chambre de mon hôtel. « Inauguré le 29 juin 1929, Le Casino, réalisé également par l’architecte Adolphe Grisel est à la fois salle de cinéma et de Music-Hall et fait parfois office de dancing et de salle des fêtes. La fameuse rose stylisée, caractéristique du répertoire ornemental Art Déco, est omniprésente sur sa façade en ciment moulé.
Le corps central du bâtiment est encadré de deux pilastres monumentaux dominés par de gigantesques têtes de carnaval, librement inspirées des traditionnels masques de la Comédie et de la Tragédie et familièrement surnommés par les Saint-Quentinois : « Jean qui rit » et « Jean qui pleure ». »

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Guerre 14-18 – jour 5 – Péronne – Saint Quentin – 75 km

  1. michel dit :

    Bonjour Pierre,
    La météo maussade sied à ce parcours mémoriel et ne semble pas porter atteinte à ta forme et ton moral.
    Outre ton récit cycliste, j’ai apprécié, à travers sa correspondance, l’esprit fin et éveillé de ton grand-père Fernand.
    Lettré, conteur ou poète, son écriture est à la fois légère et grave, le style imagé et néanmoins précis révèle un caractère fort, un atout pour survivre dans des conditions effroyables. Curieux, humaniste c’est un homme qui ne se limite pas aux dogmes et apparences, avec un regard éclairé sur la situation qu’il vit et décrit. Rassurant pour ne pas effrayer ses proches, mais optimiste au fond, pratiquant un humour détaché en apparence et qui éclaire sa pensée
    Un sacré grand père, j’aurais bien aimé le connaître … plus que par ses lettres !
    Ton approche chronologique et par thèmes est intéressante pour mieux cerner la personne, ce qu’il dit, qu’il pense sans trop en dire pour ne pas prêter le flanc à la critique voire à la censure.
    Bravo à toi d’avoir réveillé sa mémoire par l’évocation d’un pan d’une période noire pour la vie de ces jeunes hommes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *