Colmar, le cauchemar des cyclistes.
Rues en sens unique, à deux voies, voire trois, dans un seul sens, sans contre-sens cyclable.
Quand il y deux voies dans un sens et deux dans l’autre, les piétons doivent traverser en deux temps, en attendant au milieu …
Et pour se donner bonne conscience, on crée parfois des pistes cyclables, mais sur les trottoirs !, avec tous les 10 mètres un petit trottoir à sauter…
Pourquoi n’y-a-t-il que très peu de cyclistes à Colmar ? Une ville plate qui pourrait être agréable …
Certaines communauté de communes d’Alsace sont plus volontaristes.
Faits marquants de la journée :
- la visite du mémorial de la ligne Maginot du Rhin, très intéressante,
- la découverte du Rhin à Gerstheim où Fernand a terminé la guerre, démobilisé le 28 mars 1919.
Hier je vous disais que le 17 novembre 1918, la compagnie 10/13 cantonnait à Breitenbach, elle poursuivait ensuite sur Barr (je n’y suis pas passé) les 18.19 et 20 novembre et arrive à Gerstheim le 21 novembre.
Du 22 novembre 1918 au 4 mai 1919, la compagnie est affectée essentiellement à la surveillance du pont sur le Rhin et à la destruction de fortifications allemandes.
Le 25 novembre 1918, la compagnie 10/13 monte à Strasbourg avec les régiments d’infanterie 202, 225, et 248 de la 60e Divison et défile devant le le Général Gouraud, commandant la IVe Armée, et le Maréchal Pétain (Philippe Pétain a été élevé à la dignité de maréchal de France par décret du 21 novembre 1918, 4 jours avant!).
Du 30 décembre 1918 au 23 janvier 1919, la compagnie ira en formation à l’école des ponts de Strasbourg et reviendra ensuite à Gerstheim.
Le 28 mars 1919 Fernand obtiendra un congé illimité de démobilisation et rentrera à La Roche sur Yon.
La compagnie 10/13 restera à Gerstheim jusqu’au 4 mai, puis se rendra à Commercy pour être dissoute le 30 juillet 1919.
Le 8 décembre 1918, la compagnie 10/13 sera citée à l’ordre du corps d’armée, en particulier pour son action dans le franchissement de l’Oise les 10, 11 et 12 octobre 1918 auquel participa Fernand.
Ci-dessous deux lettres de Fernand, la première où il évoque son arrivée à Gerstheim, puis celle du défilé à Strasbourg.
Secteur 105 – le 21 novembre 1918
« Mes chers parents,
Je suis peut-être un peu en retard cette fois encore mais comme je ne cours plus aucune espèce de danger vous n’avez pas, vous n’avez plus sujet à inquiétude. Si vous saviez comme on nous trimballe sans trêve ni repos vous m’excuseriez peut-être. Bref nous venons de traverser à pied toute la chaîne des Vosges et l’Alsace en sa totale longueur. Pour le coup je crois bien que c’est à peu près fini de marcher car je vous écris ces lignes sur le bord du Rhin et il n’y a pas probabilité pour que nous franchissions celui-ci.
Oui ce fameux Rhin coule à deux pas de moi. Je suis de service de garde près d’un pont. Les Français montent la faction jusqu’au milieu de celui-ci et sur l’autre moitié les boches tels que nous se promènent par deux baïonnette au canon.
Cette façon de tenir les lignes me plaît et je trouve le temps d’armistice préférable au temps de guerre.
…
Il y a des jours où je me demande si c’est bien réel, si vraiment dans quelques semaines je vais quitter le bleu horizon.
Je vous embrasse
Fernand »
Secteur 105 – le 27 novembre 1918
« Mes chers parents,
Lundi dernier nous sommes entrés dans Strasbourg et avons défilé à travers la ville. De cette journée je garderai un souvenir inoubliable. La grande ville alsacienne nous avait réservé un accueil qui dépasse en chaleur en enthousiasme tout ce qu’on pourrait imaginer. Elle est restée très française de cœur et c’était vraiment un beau spectacle que cette multitude, cette foule en délire acclamant en nous la patrie française enfin retrouvée.
J’ai d’autant plus de facilités à constater ceci que je croyais vraiment ces temps derniers encore que ce pays était germanisé. Il n’en est rien. Dans chaque village que nous avons traversé des ovations très belles nous furent faite où l’on sentait vraiment qu’il n’y avait rien d’officiel, de commandé sur menu, mais le cri du cœur franc et spontané.
Me voilà de retour à Gerstheim où nous continuons à tour de rôle à prendre la garde au Rhin.
La difficulté de notre situation consiste en l’ignorance complète des habitants, de notre langue. Comme nous sommes logés chez ces habitants vous pensez comme cela est quelque fois comique mais souvent gênant.
Question avenir ? Encore un grand ? (point d’interrogation) Quand la paix sera-t-elle signée. Quand serai-je libéré enfin ? Aurai-je avant une permission. Tout me fait croire en cette dernière hypothèse pour les premiers (jours) de Janvier. Nous en reparlerons. Il y a une éternité que je n’ai rien reçu de vous.
Je vous embrasse
Fernand »
Lien sur une petite vidéo montrant des images du défilé à Strasbourg, 5 minutes
Demain, je visite Strasbourg, déjeune avec mon ami Jean-Michel, et prend un train direct pour Nantes en fin d’après-midi.
J aime tout mais surtout le Christ qui garde ton vélo…