Guerre 14-18 – jour 14 – Verdun – Douaumont – Vaux – Verdun – 30 km

Aujourd’hui, journée froide, pas plus de 4°, avec un vent froid, mais sous le soleil.

Excellente journée !

Je n’ai pas du tout eu froid, avec le même équipement que d’habitude, pas plus couvert, mais j’ai moins roulé, je me suis réchauffé au musée-mémorial et dans les souterrains des forts de Douaumont et de Vaux, non chauffés, mais à l’abri du vent.

J’ai commencé la journée par un tour à vélo dans Verdun. Jolie ville.

Je passe notamment Centre Mondial de la Paix, nom qui me paraît un peu pompeux. Le Centre Mondial de la Paix devrait être l’ONU … pas très efficace … mais c’est mieux que rien.

Situé dans le prestigieux palais épiscopal de Verdun, le Centre Mondial de la Paix, des libertés et des droits de l’Homme est un lieu d’expositions et d’événements qui permettra aux visiteurs des sites mémoriels 14-18 une véritable mise en perspective de l’histoire : celle qui mène à l’enchainement de 3 guerres dont deux mondiales et celle qui permet à la France et à l’Allemagne de sortir de ce tourbillon meurtrier pour construire un autre avenir sur le continent européen.

En fait il est fermé pour le renouvellement de leurs expositions, mais en extérieur deux belles et intéressantes expos, l’une sur la République de Weimar, l’autre sur le premier jour de la guerre en Ukraine le 8 mars 2022.

Puis je pars vers Douaumont.

Première halte au fort de Souville auquel j’accède par un petit chemin dans une forêt.

Puis, c’est la visite du mémorial, très intéressante.

Casse-croûte sous un kiosque (il y a des bancs pour s’asseoir, et je suis rejoins par des bacs pro agricole des Côtes d’Armor.

Poursuite vers le fort de Douaumont avec pause au niveau de l’ossuaire.

Visite du fort de Douaumont.

Route vers le fort de Vaux, visite plus rapide, un combat héroïque de plus,

et retour à Verdun, avec quelques photos supplémentaires.

Les 3/4 de l’armée française ont combattu à Verdun.

La 60e division y a combattu deux fois

D’abord en juillet 2016

Le 23 juin, la compagnie quitte le cantonnement de Bouy en camion-automobile et est acheminée par étapes successives jusqu’à Nixéville à une dizaine de kilomètres de Verdun où elle entre le 1er juillet 1916, une partie de la compagnie va cantonner à Bras sur Meuse à 7 km au nord de Verdun, Fernand fait partie de ce peloton.

Pendant 10 jours, la compagnie avec un peloton à Verdun et l’autre à Bras sur Meuse va travailler très durement à faire des tranchées et à aménager des abris sous les bombardements allemands, avec plusieurs morts et blessés.

Dans sa lettre du 5 juillet 1916, Fernand nous apprend incidemment qu’il a changé de métier. Depuis le début de la guerre, il était brancardier et dépendait de l’infirmerie de la compagnie, maintenant il est sapeur « Je suis donc sapeur ainsi que je vous l’ai déjà dit et je pioche et je pelle que j’en ai autant de grosses ampoules que de doigts ».

Passé sapeur très récemment probablement, à l’occasion de ce déplacement sur Verdun, puisque le 9 juillet, 4 jours après, il nous dit « Je suis enchanté de mon nouveau métier. Et déjà je fatigue moins que les premiers jours. Il me semble que je m’ennuie beaucoup moins ».

Une deuxième fois du 14 octobre au 14 novembre 1917

Le 14 octobre, la compagnie, comme toute la division, est transportée par camion à Haudainville (112 kilomètres) et termine à pied (5 kilomètres).
Le 17 octobre, la compagnie rejoint son bivouac au nord de Douaumont (9 kilomètres) sous le feu de l’ennemi.
C’est une période difficile pour la compagnie qui travaille sous les bombardements incessants de l’ennemi qui utilise des gaz asphyxiants. Il y aura de très nombreux soldats et sous-officiers blessés et asphyxiés. Le Commandant de Compagnie est tué par un éclat d’obus.
La 60e Division intervient dans ce secteur après la deuxième bataille de Verdun qui, du 20 août 1917 au mois de septembre 1917, a permis à l’armée française de retrouver ses lignes perdues lors de la première bataille de Verdun en février 1916. En octobre-novembre 1917, il s’agit d’une guerre de harcèlement de part et d’autres sur un front figé.
La compagnie est relevée le 14 novembre et part s’installer le 15 novembre à Heiltz le Maurupt (à 70 km au sud-ouest de Verdun, transport en camion). Elle y arrive un peu plus tôt que l’ensemble de la Division qui arrive à Heiltz l’Evêque le 18 novembre.

Nous savons que Fernand a participé à « cette affreuse corvée de Verdun », mais qu’il ne la subit pas totalement, car il eut la chance de bénéficier d’une permission et d’ « arriver ensuite juste comme ma compagnie était relevée ». On sait qu’au retour de sa permission, il quitte La Roche sur Yon le 18 novembre et arrive à Heiltz le Maurupt le mardi 20 novembre. Depuis le 1er octobre 1917 les permissions sont de 10 jours sans compter les délais de route. Fernand a donc du quitter Douaumont vers le 6 ou 7 novembre.

Nous n’avons pas de lettres conservées pour la période de 1917,
mais 3 lettres pour celles de juillet 1916.

Lettre de Fernand du mercredi 5 juillet 1916

Mes chers parents,
Ah dame cette fois-ci ça y est. C’est la guerre, la vraie. Je n’essaierai pas de vous la décrire. Plus tard peut-être à tête reposée, mais aujourd’hui non.
Du reste celui qui n’a pas vu ne saura pas.
Si un appareil photographique pouvait nous prendre, le cliché vaudrait le coup.
Dans le tas de boue que nous sommes et qu’est chacun de nous nul ne voudrait reconnaître un échantillon de l’espèce humaine, même à l’état préhistorique.
Nous sommes dans un coin que je ne puis vous nommer pour l’instant de peur que ma lettre ne vous arrive, mais que tous les communiqués de ce jour nomment.
Moi qui ait assisté et ai pris part aux attaques de Champagne je dois dire que les horreurs présentes dépassent tout ce que j’avais vu.
Je suis donc sapeur ainsi que je vous l’ai déjà dit et je pioche et je pelle que j’en ai autant de grosses ampoules que de doigts.
Comme j’ai moins d’entraînement que les camarades je fatigue moitié plus et ce n’est pas le moment de rechigner sur le travail. Il s’ensuit que je suis rompu.
De plus (je ne sais s’il faut voir là les méfaits de l’atavisme) c’est extraordinaire comme je prends des bûches. Nous ne sortons bien entendu que les nuits et je peux pas passer sur un mort sans …

lettre non signée – suite disparue …

Lettre de Fernand du vendredi 7 juillet 1916

Mes chers parents,
Si vous saviez comme je suis mal à l’aise pour écrire. Il faut vraiment que j’en comprenne la nécessité.
Nous sommes à Bras petit pays tout à côté de Thiaumont.
Inutile de vous dire que du pays il ne reste pour ainsi dire plus pierre sur pierre. Les plus avantagés ont pu trouver comme abri quelque cave sous les décombres. Mon escouade s’abrite entre les débris d’une grange et je couche avec deux camarades sous un petit appentis qui devait être un machin à cochons.
Inutile de vous dire aussi que nous sommes sans cesse et copieusement canardés. Mais je vous l’ai déjà dit souvent, c’est extraordinaire comme il y a de la place dans l’espace et comme il faut des obus pour blesser les hommes. Jusqu’ici nous n’avons pour notre compagnie qu’un tué et 2 ou 3 blessés.
Chaque soir à la tombée de la nuit nous allons devant faire des travaux de notre métier et nous revenons avant le lever du jour. C’est vous dire que les heures de travail sont rares. Le bombardement est toujours intense. Mais je crois que c’est la pluie qui n’arrête pas qui est notre grande ennemie.
Je dois dire à la vérité que nous, génie, nous n’avons pas le droit de nous plaindre quand nous avons sous les yeux les misères des fantassins. Ce sont eux qu’ils faut plaindre sous tous les rapports. Je me prends quelque fois à bénir ce bon monsieur Mazoyer qui m’a envoyé au 6° Génie.
Je ne veux pas entrer dans les détails qui pourraient faire censurer cette lettre.
Et en cela vous m’approuverez.
Je suis en excellent état physique et moral. Quand je dis physique, je veux parler de ma santé car je n’ai rien de réjouissant pour la vue. J’ai une barbe longue comme ça et suis couvert de boue.
Je suis bien content que papa ait trouvé un aide. Le petit Rebattet était ce qu’il lui fallait. Nous en ferons un bon quincaillier.
En réponse à ma lettre Gabrielle m’a envoyé une lettre très gentille. Je crois que nous nous comprendrons très bien.
Le tir boche sur le patelin et en cet instant à son intensité maximum.
Je vous embrasse
Fernand
J’ai bien reçu avant-hier votre petit colis et hier la lettre de maman. Pour l’un et l’autre merci.
Je ne sais plus si je vous ai déjà recommandé de bien notifier sur les adresses mon prénom Fernand.


Lettre de Fernand du dimanche 9 juillet 1916

Mes chers parents,
Ainsi que chaque matin en rentrant de la fournaise, je venais de casser la croûte avec les camarades et je me disposais à m’allonger voluptueusement sous mon toit à cochon quand je croisai un brancardier qui me demande si je ne pouvais pas lui indiquer un abri pour quelques heures.
Ce brancardier était pitoyable à voir. Haut de 1m50 environ et lourd de quelques 40 kgs il disparaissait sous une couche de boue plus épaisse encore que la mienne.
Devinez qui peut être ce colosse ? Piveteau le chaisier de la rue de Saumur. Il fait partie du 293e RI qui est au même endroit que nous, chose que j’ignorais.
Vous pensez si nous causâmes du pays.
Hélas les nouvelles que nous pouvons actuellement nous communiquer sont bien peu garés. Aujourd’hui encore j’ai un bon grand ami à pleurer. Armand Guilbaud. Il est mort hier. Pauvre, pauvre papa Guilbaud. On me recommande de ne pas ébruiter encore cette mort afin que la nouvelle arrive tout doucement à ces pauvres gens.
Armand Guilbaud était adoré sinon, de tous ceux qui l’approchaient du moins ce qui est beaucoup mieux de tous ceux qui le connaissaient bien. C’était la bonté même et voyez vous, la bonté, c’est la seule qualité qui nous fasse vraiment aimer un homme.
Et puis il faisait tout de façon si simple. Je le regrette bien.
Un autre ami de Mirville est mort aussi ces jours-ci : Guillet, marchand de charbon d’Aizenay.
Quelle chose affreuse mon Dieu que cette extermination qui nous frappe tous les uns après les autres et menace d’être complète.
Aujourd’hui le temps est meilleur. Je viens de me sécher au soleil, puis brosser et laver. Oh bien sommairement. Mais quand même cela fait du bien.
Je suis enchanté de mon nouveau métier. Et déjà je fatigue moins que les premiers jours. Il me semble que je m’ennuie beaucoup moins.
Ce que j’apprécie aussi beaucoup ici, c’est l’absence de journaux. Nous ne savons rien de ce qui se passe. Nous savons que les boches sont devant nous et qu’ils n’avancent point. C’est déjà un bon point. Au contraire les offensives sont presque toutes de notre part. C’est tout ce que je sais. Ça me suffit.
Je vous embrasse
Fernand

Hier soir, après les conditions météo de la journée et les prévisions de Météo France, neige, pluie et vent, j’envisageais sérieusement de mettre fin à mon voyage, il faut savoir être réaliste.

La belle journée d’aujourd’hui, et la relecture des prévisions météo, m’engage à poursuivre. Pas de pluie prévue avant lundi, et les prévisions de neige sont très limitées. Des vents forts … on verra bien …

Demain route vers Nancy !

Verdun

Verdun

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix et cathédrale.

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix

Centre Mondial de la Paix : « Soldat russe, arrête ! Poutine a perdu. Le monde entier est avec l’Ukraine ! Reviens sans sang sur les mains »

Centre Mondial de la Paix

Verdun

Verdun. Au pied de la citadelle.

Vers le fort de Souville.

Vers le fort de Souville.

Le fort de Souville.

Le mémorial de Douaumont.

Le mémorial de Douaumont.

Le mémorial de Douaumont. Casque de soldat allemand. Fernand en avait envoyé un à se parents par colis. Bien arrivé à La Roche sur Yon, il l’a détruit en 1940 quand les allemands ont occupé La Roche sur Yon. Il en a conservé la pointe et l’écusson en cuivre qui font aujourd’hui partie des « trésors familiaux ».

Casque « Adrien » porté par les soldats du Génie après 1915. L’écusson dépend de l’arme, cavalerie, infanerie, artillerie, …

Le soldat français en 1915.

Les bandes molletières … à la Saint Sylvestre 1916, Fernand écrit : « le gourbi un peu vide est plus visité par les rats et ils s’en donnent à cœur joie. Figure-vous que cette nuit ils ont boulotté ma bande molletière. Je n’exagère pas, ils me l’ont coupé en deux et m’en ont laissé qu’un mètre. Pour ce qui est de l’autre mètre je ne sais pas s’ils l’ont digéré, en tous cas je ne sais par quel trou ils ont pu l’emmener et il n’en est plus trace. Vous n’imaginerez jamais le vacarme qu’ils font et les cris qu’ils poussent. »

L’as de carreau, recto.

L’as de carreau, verso.

Matériel de télécommunications pendant la guerre de 14.

Le brassard du personnel médical, médecins, infirmiers brancardiers. d’août 1914 à juin 1916, Fernand était brancardier avant de faire le choix de devenir sapeur-mineur.

La mallette d’infirmerie.

La remorque porte-brancard, jolies roues de vélo !

Cuisine roulante.

Chasuble d’aumônier, réversible selon la célébration.

L’ossuaire de Douaumont.

L’ossuaire de Douaumont.

Entrée dans la première enceinte du fort de Douaumont.

Fort de Douaumont.

Fort de Douaumont.

Fort de Douaumont. La tourelle du canon de 155 mm avec sons système permettant de la faire monter pour tirer et redescendre après le tir por la mettre à l’abri.

Fort de Douaumont, puits pour descendre dans les galeries inférieures.

De Gaulle, blessé à Douaumont, cité à l’ordre de l’armée.

Le bilan de la guerre.

Le bilan de la guerre. 30 % de tués dans l’infanterie, et environ 7% dans les autres armes, cavalerie, artillerie et génie. Pertes supérieures pour les officiers dans toutes les armes, sauf dans l’infanterie où cela reste à 30%.

Fort de Douaumont.

Stèle à la mémoire du village détruit de Fleury devant Douaumont.

Fort de Vaux. Le bureau du commandant du fort.

L’infirmerie du fort de Vaux.

La chambre du commandant du fort.

Le drame du Fort de Vaux, par son commandant lors de la reddition du fort.

Verdun.

Verdun.

Verdun

Verdun.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Guerre 14-18 – jour 13 – Aubréville – Ravin du Génie – Varennes – Butte de Vauquois – Verdun – 60 km

Route du jour raccourcie compte-tenu des conditions météo difficiles, mais j’ai pu faire l’essentiel de ce que j’avais prévu.

Vent très fort toute la journée, parfois très défavorable, peu de pluie le matin, importante l’après-midi, déluge en arrivant à Verdun vers 15h, et l’auberge de jeunesse n’ouvrait qu’à 17 heures. J’ai du me réfugier dans la galerie marchande de Leclerc.

Visite très intéressante du Ravin du Génie, 1km200 de parcours avec nombreux panneaux explicatifs.

Situés en bordure de l’antique voie romaine de la Haute Chevauchée, dans le coude de la route entre le Monument Ossuaire et de la nécropole Forestière, les vestiges du Ravin du Génie est un lieu de stockage pour les matériaux et de vie pour les hommes. Cet ensemble permet aux visiteurs d’apprécier ce qu’a été la vie des Poilus en forêt d’Argonne à moins de 1200 mètres de la ligne de front.

Fernand est certainement passé au Ravin du Génie quand sa compagnie était dans le secteur du 5 décembre au 20 mars 1918, mais le lieu était déjà aménagé depuis longtemps.

Passage à Varennes sur Argonne, lieu de l’arrestation de Louis XVI en 1791.

Montée sur la butte de Vauquois, parcours intéressant.

Le village de Vauquois était, en 1914, construit au sommet d’une butte qui dominait la plaine environnante à 290 mètres d’altitude, ce qui en faisait un observatoire et un point de repère pour le réglage des tirs d’artillerie pendant la Première Guerre mondiale. A l’automne 1914, les Allemands transformèrent le village en une véritable forteresse.

Les Français et les Allemands s’enterrèrent dans des tranchées au sommet de la butte qui fut transformée par plus de 500 explosions utilisant 1 000 tonnes d’explosifs, le village de Vauquois fut totalement détruit.

De février à mars 1915, les ruines du village furent âprement disputées. Le 31e Régiment d’infanterie parvint à atteindre les ruines de l’église mais dû se replier à mi-pente. Les autres assauts étant infructueux, la guerre des mines paru alors la seule alternative.

Des kilomètres de galeries (environ 23) furent creusés, s’étageant sur plusieurs niveaux, jusqu’à 100 mètres de profondeur, dans le but de pénétrer sous le camp ennemi en lui causant le plus de pertes possibles par l’explosion de mines. La guerre des mines se poursuit pour atteindre son paroxysme en mai 1916. Un immense entonnoir fut créé par l’explosion d’une mine de 60 à 80 tonnes qui tua 108 soldats français, sans produire de décision.

Casse-croûte à l’abri, au niveau du parking de la butte.

Je prends ensuite la route direction Verdun en passant par le cimetière de Cumières-Mort Homme.

Demain visite de Verdun.

En forêt de Lachalade, au carrefour de la Croix de Pierre, abri-béton, l’abri de Courson.

Nécropole Nationale de Lachalade « La Forestière ».

Au Ravin du Génie, aussi appelé Ravin des Cuisines, un abri de pièce d’artillerie.

Au Ravin du Génie, entrée d’une sape, tranchée parfois couverte, comme ici pour pouvoir circuler à l’abri de la vue de l’ennemi.

Début de la sape.

Fontaine d’eau potable. Le site était alimenté en eau potable, via une voie ferrée 60 cm de large avec des wagonnets tirés par des chevaux.

Cratère consécutif à l’explosion d’un dépôt de grenades.

Entrée d’un abri-caverne.

Oratoire du XIVe siècle transformé en château d’eau.

Les écuries du Ravin du Génie.

Réservoir d’eau potable. Dès les premiers jours d’octobre 1914 sévit en Argonne une épidémie de fièvre typhoïde. En novembre 1915, l’épidémie n’est pas jugulée.

Les cuisines du Ravin du Génie.

Entrée de la cagna de l’infirmerie. On aperçoit une cheminée.

Monument aux morts de l’Argonne.

Monument américain à Varennes en Argonne.

Monument américain à Varennes en Argonne.

La tour de l’horloge à Varennes en Argonne.

Plaque commémorative de l’arrestation de Louis XVI et de la famille royale le 21 juin 1791, sur la tour de l’horloge à Varennes en Argonne.

L’Aire à Varennes en Argonne.

Le monument aux morts devant la mairie de Boureuilles.

Vauquois.

Sur la butte de Vauquois, un train de wagonnets.

Cratère d’une mine allemande le 14 mai 1916, 108 morts du 46e RI.

Défense sur la butte de Vauquois.

Monument aux morts de la butte de Vauquois.

Entrée d’un souterrain sur la butte de Vauquois.

Entrée d’un souterrain sur la butte de Vauquois.

Monument funéraire d’un soldat tué en 1914.

Nécropole d’Esnes en Argonne.

Monument à la mémoire du village de Cumières totalement anéanti pendant la Grande Guerre.

L’Hôtel de Ville de Verdun.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Guerre 14-18 – jour 12 – Châlons – Sainte Menehould – Les Islettes – Aubréville – 80 km

Aujourd’hui première journée de pluie.

Il ne pleut pas quand je pars, mais assez vite je suis obligé de sortir la cape (première fois depuis le début de ce voyage) et j’en aurai besoin toute la journée. Ce n’est pas de la grosse pluie, mais ça mouille bien quand même.

Par contre, j’ai eu un bon vent très favorable !

De Châlons à Sainte Menehould, je vais traverser une partie du département de la Marne. En fait, depuis Reims, je suis dans la Marne, champs à perte de vue, mais aujourd’hui, c’était encore pire. Un désert, quelques villages déserts, et des champs …

Depuis Sainte Menhehould, je suis en Argonne (région à cheval sur 3 départements, Marne, Meuse et Ardennes), pays plus vallonné et très forestier, un vrai plaisir de rouler en Argonne !

C’est à Sainte Menehould qu’a été reconnu Louis XVI, qui est ensuite poursuivi, notamment par Jean-Baptiste Drouet, et rattrapé à Varennes. En quatrième (ou troisième), je me rappelle très bien avoir fait un exposé en classe sur la fuite de Louis XVI, à partir d’un ouvrage pris à la bibliothèque du CES, et c’est exprès que je suis passé par Sainte Menehould.

Ensuite, je suis passé à Les Islettes et j’ai fait un aller-retour jusqu’à Lachalade où j’ai visité l’église d’une ancienne abbaye cistercienne (15 km A-R sous la pluie, mais quel plaisir après la traversée de la Marne).

Fernand et sa compagnie 10/13 ont été dans ce secteur du 5 décembre au 20 mars 1918.

Après trois semaines de repos à Heiltz le Maurupt (après un mois à Verdun), le 5 décembre la compagnie repart au front. Elle est transportée en camion à Les Islettes et gagne à pied Lachalade à 7 kilomètres au nord de Les Islettes. Elle y effectue quelques travaux. Le 9 décembre, elle revient à Les Islettes et s’installe « définitivement » au camp de la Cardine. Elle y restera 4 mois et demi, effectuant des travaux de mines (avancement et écoutes), des travaux de surface (entretien des tunnels et des positions), la construction et l’entretien de passerelles sur l’Aire (affluent de l’Aisne, elle-même affluent de la Meuse).

Mes études me montrent que, bien que logeant à Les Islettes, les travaux étaient menés à l’ouest de Lachalade, ce qui suppose des allers-retours à pied, tous les jours, ou par période, pour aller travailler.

Aucune lettre de Fernand n’a été conservée pour cette période.

Ce soir, je suis dans un hébergement perdu à Lochères, petit village d’Aubréville.

Le village de l’Épine.

L’église de Courtisols.

La traversée du département de la Marne …

L’Hôtel de Ville de Sainte Menehould.

Le monument aux morts de Sainte Menehould.

Au centre de Sainte Menehould.

L’église Notre Dame du Chateau, à Sainte Menehould.

La nécropole nationale de Les Islettes.

L’abbaye cistercienne de Lachalade. Lachalade est la fille de l’abbaye de Trois-Fontaines, petite fille de Clairvaux, arrière petite fille de Cîteaux.

L’abbaye cistercienne de Lachalade.

L’abbaye cistercienne de Lachalade.

Le monument aux Garibaldiens à Lachalade. Alors que l’Italie n’est pas encore entrée en guerre du côté de la Triple Entente, 2 000 volontaires italiens s’engagèrent au service de la France au sein de la Légion garibaldienne commandée par Peppino Garibaldi. Elle combattit de novembre 1914 à mars 1915, date de l’entrée en guerre de l’Italie. Ce monument est dédié à la mémoire de 590 volontaires italiens morts dans les combats de l’Argonne, parmi eux figuraient Bruno Garibaldi, tué sur le plateau de Bolante, le 26 décembre 19141 et son frère Constante Garibaldi, tué à Courte-Chausse, le 5 janvier 1915. Ils étaient les petits-fils de Giuseppe Garibaldi. Lazare Ponticelli (1897-2008), dernier ancien combattant français de la Grande Guerre, fit partie des Volontaires Garibaldiens et a participé aux combats d’Argonne.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 11 – Châlons – Suippe – Souain – Auberive – Prosnes – Châlons – 84 km

Aujourd’hui, j »ai fait une grande randonnée au nord de Châlons en Champagne passant par les principaux sites où est passé Fernand.

Comme le montre les cartes ci-dessous, sa compagnie a beaucoup vadrouillé dans le secteur,

pour plus de détail je vous renvoie au chapitre 3 de mon mémoire

Les mouvements du 12 août 1914 au 13 juin 1916

En rouge la montée au front, du 12 au 22 août 1914
En bleu la retraite et la remontée au front, du 23 août au 14 septembre 1914
En vert des mouvements au front entre 6 octobre 1915et le 13 juin 1916
Bois Sabot, Swippes, Petites Loges, Aubérive sont des points de bivouac de la compagnie 10/13 entre le 14 septembre 1914 et le 13 juin 1916

Les mouvements du 14 juin 1916 au 20 juillet 1916 – Verdun

En rouge, le mouvement pour le repos à Bouy, du 14 au 23 juin 1916
et la montée à Verdun du 23 juin au 1er juillet. Le séjour à Verdun du 2 au 12 juillet 1916
En bleu, le mouvement pour le repos à Chevillon après Verdun, repos du 13 juillet au 19 juillet
En rose, le retour au front en train, les 19 et 20 juillet 1916.

Retour en Champagne – du 20 juillet 1916 au 31 juillet 1917

En rouge, de retour à Cuperly du repos après Verdun, du 20 juillet 1916 au 28 juin 1917
les 3 sites successifs, Mesnil les Hurlus, Maison Forestière, et Bois de la Chapelle
En vert, la mise au repos à Maison des Champs du 30 juin 1917 au 29 juillet 1917

En Champagne et à Verdun du 31 juillet 1917 au 20 mars 1918

En rouge, après le repos à Maison des Champs, débarquement à Saint Hilaire au Temple
et mouvement jusqu’à la Fosse aux Ours
En bleu de La Fosse aux Ours à Aulnaye sur Marne, la mise au repos de la compagnie
En rouge, le mouvement d’Aulnaye sur Marne à Verdun et Douaumont.
En bleu, le mouvement de mise au repos de Verdun à Heiltz le Maurupt
En rouge le retour au front à Les Islettes, Lachalade, La Cardine

Ma randonnée d’aujourd’hui

Ma randonnée d’aujourd’hui.

Ma randonnée d’aujourd’hui.

Journée froide, humide et grise.

A l’aller, je passe devant les principaux édifices du centre-ville.

Au retour, j’entre dans la collégiale Notre Dame de Vaux et dans la cathédrale, et je visite le musée de Châlons, mais rien sur la grande guerre. Mon regret, c’est ne pas avoir pu visiter le centre d’interprétation de la Marne 14-18 à Suippes. Ce sera peut-être pour une autre fois.

Demain je continue vers Verdun.

La Cathédrale Saint-Étienne de Châlons

La Cathédrale Saint-Étienne de Châlons et le monument aux morts.

Le monument aux morts devant La Cathédrale Saint-Étienne de Châlons.

La Cathédrale Saint-Étienne de Châlons

La Cathédrale Saint-Étienne de Châlons

La grande rue commerçante et piétonne de Châlons en Champagne, déserte un dimanche matin à 8h.

Vieille maison de Châlons.

L’Hôtel de Ville et les flèches de la collégiale Notre Dame en Vaux.

Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne.

Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne.

Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne.

Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne.

Collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne.

Statue de Jean Talon, né à Châlons en 1626. Jean Talon reçoit du roi la charge d’intendant pour le Canada, l’Acadie et Terre-Neuve le 23 mars 1665. Il débarque à Quebec le 12 septembre 1665. Il fera deux mandats d’intendant de la Nouvelle France (le Canada), 1665-1668, 1668-1670.

Le silo de Cuperly. Silo France Luzerne. La luzerne : une culture gagnante pour tous ? A étudier !

Le silo de Cuperly. Silo France Luzerne. La luzerne : une culture gagnante pour tous ? A étudier !

Une entrée dans le camp de Mourmelon. Créé par la volonté de Napoléon III et inauguré le 30 août 1857, le camp de Châlons eut une grande importance durant le Second Empire. Il constitue une emprise de 10 000 hectares qui ont été achetés à 1 300 propriétaires.

132e régiment d’infanterie cynotechnique dans l’emprise du camp de Mourmelon.

Nécropole Nationale de La Ferme de Suippes.

Hôtel de Ville et église de Suippes.

Monument aux morts de Suippes.

A la mémoire de 4 caporaux fusillés pour l’exemple à Suippes le 17 mars 1915.

Le musée de Suippes, centre d’interprétation sue la Marne en 14-18. Ouvre à 13h le dimanche en novembre. Dommage, je passe à 10h. Difficile d’attendre.

Entre Suippes et Souain.

Le village de Souain.

Entre Souain et Saint Hilaire le Grand.

Saint Hilaire le Grand.

La voie de la Liberté en 1944. Je suis sur la portion qui relie Reims à Verdun.

Mairie d’Auberive.

L’église d’Auberive.

Le moulin d’Auberive.

Paysage dans le secteur d’Auberive.

Borne commémorative du front à Auberive.

Les Monts de Champagne.

La Nécropole Nationale d’Auberive.

Le casier où sont rangés les registres des morts, consultables sur place.

Prosnes.

Jalonnement pour le positionnement des engins agricoles ?

Carrefour où a dû cantonné la compagnie 10/13 à Prosnes. Ce pourrait être le bois de la Fosse aux Ours.

La pyramide de Baconnes. On la trouve plutôt sous le nom de pyramide de Mourmelon. Construite en 1861, elle délimitait au nord le Camp de Châlons créé par la volonté de Napoléon III et inauguré le 30 août 1857.

La pyramide de Baconnes. On la trouve plutôt sous le nom de pyramide de Mourmelon. Construite en 1861, elle délimitait au nord le Camp de Châlons créé par la volonté de Napoléon III et inauguré le 30 août 1857.

A l’entrée de Bouy. Le 30 octobre 1908, à bord d’un aéroplane Voisin, Henri Farman effectua entre Bouy et Reims le premier voyage aérien – dit aussi « premier vol de ville à ville » – de l’histoire mondiale de l’aviation. La distance – vingt-sept kilomètres – fut couverte en une vingtaine de minutes à la vitesse moyenne de soixante-quinze kilomètres à l’heure.

A l’entrée de Bouy. Le 30 octobre 1908, à bord d’un aéroplane Voisin, Henri Farman effectua entre Bouy et Reims le premier voyage aérien – dit aussi « premier vol de ville à ville » – de l’histoire mondiale de l’aviation. La distance – vingt-sept kilomètres – fut couverte en une vingtaine de minutes à la vitesse moyenne de soixante-quinze kilomètres à l’heure.

Le musée de Châlons.

Le musée de Châlons. Retable de Saint Hubert – Apparition du cerf miraculeux – fin du XVe siècle.

Le musée de Châlons. Retable de la Passion, dit « de la prison » – du XVe siècle.

Sainte Tanche au musée de Châlons. Sainte Tanche est une sainte chrétienne locale, vierge et martyre au diocèse de Troyes morte en 637 et fêtée le 10 octobre1. Selon la légende, la jeune vierge aurait été décapitée par un valet après avoir refusé ses avances sexuelles

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 10 – Bouillon – Sedan – Reims – Châlons en Champagne – 17 km + 57 km

Aujourd’hui, retour en France.

Après un excellent et copieux petit-déjeuner servi par l’auberge de jeunesse, je prends la route de Sedan. Il fait 4°, mais je n’aurai pas froid. Je commence par 200 mètre de dénivelé en 2,6 km, ça réchauffe. Après c’est la descente sur Sedan via La Chapelle et Givonne (trajet inverse de celui de mon arrivée à Bouillon (je savais ce qui m’attendait !).

A Sedan, j’ai le temps de passer faire un tour au château avant d’aller prendre un train pour Reims.

A Reims, je suis encore étonné par la foule piétonne dans ce centre-ville piétonnier très étendu.

Question aménagements cyclables, c’est plutôt bien, voire mieux, mais … il n’y a pas de cycliste, le Rémois semble préférer la marche à pied.

Passage devant la basilique Saint Rémi, mais je ne prends pas le temps de m’arrêter (j’ai de la route devant moi). Petit regret ce soir en lisant Wikipedia. C’est un lieu chargé d’histoire.

Mon objectif est d’arriver à Châlons en Champagne pour aller découvrir des sites de la guerre 14-18 de Fernand.

La carte ci-dessous montre la montée au front du 12 au 22 août 14,

puis le repli de Botassart à Allibaudières, du 24 août au 5 septembre,

et la remontée au front du 6 au 14 septembre.

Du 15 septembre 1914 au 4 octobre 1915, pendant près de 13 mois, la compagnie 10/13 va rester dans le même secteur (sans être relevée) et participer aux combats. C’est le début de la guerre des tranchées. La 10/13 interviendra, en particulier, dans le secteur du Bois Sabot.

La découverte de ce secteur sera pour demain.

Dans ma route de Reims à Châlons, je suis passé non loin de Petites Loges (avant de monter sur la Montagne de Reims) où la compagnie 10/13 avait bivouaqué du 6 octobre au 26 octobre 1915. Depuis quelques semaines, la compagnie 10/21 était détachée de la 60e division qui s’était installé dans le secteur de Villers-Marmery (j’y suis passé). Le 5 octobre, la compagnie rejoint la division et part s’installer aux Petites Loges. C’était toujours une zone de combat.

Je suis également passé à Aulnay sur Marne où la compagnie a été au repos du 28 septembre au 12 octobre 1917.

Journée froide et grise, le thermomètre n’a pas dépassé les 6 degrés, mais l’étape de Reims a été facile malgré la montée sur la Montagne de Reims, je n’ai pas mouillé le maillot. Resté sec, je n’ai pas souffert du froid. Paysages souvent mornes, champ de betteraves arrachées ou en cours d’arrachage, ou de céréales (plantation d’hiver) à perte de vue.

En rouge la montée au front, du 12 au 22 août 1914
En bleu la retraite et la remontée au front, du 23 août au 14 septembre 1914
En vert des mouvements au front entre 6 octobre 1915 et le 13 juin 1916
Bois Sabot, Swippes, Petites Loges, Aubérive sont des points de bivouac de la compagnie 10/13 entre le 14 septembre 1914 et le 13 juin 1916.

L’église de Givonne.

La porte des Princes de la forteresse de Sedan.

La cour intérieure de la forteresse de Sedan.

L’entrée du tunnel permettant de sortir de la forteresse.


Montagne de Reims

L’entrée du tunnel permettant de sortir de la forteresse.

L’autre bout du tunnel.

En sortant de la forteresse, la vue sur l’église Saint-Charles-Borromée.

L’Hôtel de Ville de Sedan.

La traversée de la Meuse à Sedan.

Dans le train de Sedan à Reims.

La basilique Saint-Remi de Reims. Elle contient les reliques de l’évêque saint Remi, qui a baptisé Clovis, roi des Francs, le jour de Noël d’une année comprise entre 496 et 506, peut-être en 499 de l’Incarnation, après la bataille de Tolbiac. Cependant, la tradition retient l’an 496, célébré par la venue du pape Jean-Paul II en 1996 pour fêter les 1 500 ans du baptême de la France.

Une route coupée. Il m’a fallu décharger mon vélo pour franchir ce talus. A posteriori, je ne comprends pas pourquoi B-Router m’a fait passer par là, d’autant plus qu’il y avait une véloroute au bord du canal de l’Aisne à la Marne qui m’aurait aussi bien conduit à Sillery où je fais ma pause casse-croûte.

La Montagne de Reims. C’est un plateau boisé, situé entre Reims et Épernay, à une dizaine de kilomètres au sud de Reims, et bordé au nord, au sud et à l’est par des coteaux de vignes. Le terme de « montagne » se justifie localement par la brutalité du changement d’altitude entre la plaine champenoise à 80 mètres d’altitude et la cuesta où poussent les vignes produisant le champagne, 200 mètres plus haut.
Le point culminant de la montagne de Reims est le mont Sinaï qui se trouve à 286 mètres d’altitude. Le climat est de type continental, similaire à la Lorraine, avec des hivers bien marqués.

Le village de Villers-Marmery, au pied de la partie est de la montagne de Reims.

Vignes de Champagne entre Trépail et Ambonnay.

Vignes de Champagne entre Trépail et Ambonnay.

La Marne à Condé sur Marne.

L’église de Jalon.

Champ de moutarde à Alnaye sur Marne.

Aulnay sur Marne, vue du lieu supposé du cantonnement de la compagnie 10/13 du 28 septembre au 12 octobre 1917, aux abords des marais de la Somme-Soude au sud-ouest d’Aulnay sur Marne. La compagnie y est au repos. Elle revient du secteur des Monts, 20 km à l’est de Reims, où pendant un mois et demi, la compagnie a effectué de très nombreux travaux du côté du Mont Haut, mais aussi du Mont Cornillet et de Prosnes au contact rapproché des Allemands. Le 1er octobre, elle part faire un « séjour » d’un mois à Verdun !

En approchant de Saint Gibrien, ça sent la frite ! Usine Mc Cain !

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 9 – Bouillon – Oisy – Botassart – Bouillon – 92 km

Aujourd’hui superbe randonnée au pays de la Semois, rivière qui structure le paysage dans ce coin d’Ardenne wallone, affluent de la Meuse,

sur les traces de Fernand …

En bleu, les déplacements de la compagnie 10/13 du 21 Août au 24 Août.
En rouge ma randonnée du jour.

Hier je vous disais que le 19 août 1914, la compagnie 10/13 arrivait à Alle,

elle y séjourne le 20 août.

Elle en repart le 21 pour se rendre à Tilay, vers l’est. 26 km à pied.

Le 22 demi-tour, elle se rend à Oisy, au nord-ouest de Alle, 27 km à pied.

Le 23 août, elle va à Botassart organiser les gués sur la Semois.

Le 24 août, elle est rejoint par l’infanterie qui se replie. Les hommes traversent la Semois (et probablement les chevaux), mais les voitures ne peuvent pas traverser. C’est le repli. Montée difficile à Corbion, les pentes sont très raides. Le soir, après 24 km de marche via Corbion et Saint Menge, la compagnie va cantonner à Donchery (commune voisine de Sedan).

Du 25 août au 5 septembre, par étapes quotidiennes, à pied (236 kilomètres), la compagnie se replient jusqu’à Allibaudières à 45 km au sud de Châlons sur Marne (Châlons en Champagne aujourd’hui). Tout ce repli est une période de combat (bataille de la Meuse).

Aujourd’hui, je suis donc monté à Corbion, puis Sugny où était passé la 10/13 le 19 août, et j’ai rejoint Alle comme elle l’avait fait.

Je n’ai pas fait le détour par Thilay, et j’ai poursuivi directement sur Oisy avant de redescendre, via Mogimont, sur Botassart. Je ne suis pas descendu jusqu’à la Semois, n’étant pas du tout certain que je pourrai franchir la Semois à gué, d’autant plus que la descente aurait été sur un mauvais chemin et la remontée de l’autre côté probablement aussi.

Je suis donc remonté sur Mogimont, descendu et remonté sur Rochehaut avant de redescendre sur Poupehan où un pont permet de franchir la Semois.

Il ne me restait plus qu’à remonter jusqu’à Corbion avant de redescendre sur Bouillon et … de remonter à l’auberge de jeunesse.

1440 mètres de dénivelé dans la journée, heureusement sans sacoches.

Vu sur le château de Bouillon.

Vieux pont sur la Semois à Bouillon.

Arrivée à Corbion.

Je rentre en France sans m’en apercevoir, et en ressort avec un beau panneau d’entrée en Belgique que je n’avais pas eu hier (sur une petite route secondaire).

L’église de Sugny.

Monument à la mémoire d’un aviateur abattu à Sugny, le 14 mai 1940.

Paysage après Sugny.

Centre du village de Laforêt.

La Semois à Laforêt. En été, un pont de claies permet de la franchir

Pont de claies sur la Semois, d’après rtbf.be

Monument aux morts à Laforêt.

Vresse sur Semois.

Vieux pont à Vresse sur Semois.

La passerelle sur la Semois ànon loin de Chairière.

Le centre de Alle/

Le village de Gros-Fays.

Paysage.

L’église de Oisy.

Entre Oisy et Mogimont, mirador de chasse, tous les 50 mètres, le long de la route.

Paysage en approchant de Mogimont.

Mogimont.

Col de Mogimont 422 mètres.

Ugimont.

Botassart.

Botassart.

Une boucle de la Semois vue du Tombeau du Géant à Botassart.

Col du Routi en arrivant sur Rochehaut.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Guerre 14-18 – jour 8 – Reims – Rethel – Sedan – Bouillon (en Belgique) – 82 km + 10 km

Ce matin, jour un peu exceptionnel, je prend le train à Reims pour rejoindre Rethel, d’où je gagnerai Attigny.

J’ai choisi de prendre le train de 7h35 pour arriver à Rethel à 7h57 au lever du jour.

J’arrive à la gare de Reims à 7h10, le train n’est pas encore affiché, 7h15 le train est affiché quai E.

Ascenseur pour descendre dans le souterrain ascenseur pour remonter.

Le train est là. Je monte dedans. A peine installé, le train démarre. Mince, je suis dans un train pour Epernay !

Heureusement, il s’arrête à une autre gare à Reims, la gare Franchet d’Esperey.

Je descends, j’ai 2,5 km à faire pour rejoindre la grande gare de Reims.

Je me dépêche pour essayer d’arriver avant 7h35 à la gare. Je suis à 7h37 sur le quai. Le train est déjà parti.

Heureusement Retel est bien desservie entres les trains pour Charleville-Mézières et ceux pour Sedan.

Le train suivant est à 8h. Il part à 8h03. On aime bien des fois quand le train part en retard.

Ceci dit, je suis à 7h24 à Rethel, j’ai « perdu » 27 minutes, et gagné un souvenir supplémentaire.

Pourquoi aller à Attigny.

Tout simplement parce que Fernand a été mobilisé dès le dimanche 2 août 1914.

Il arrive à Angers le 3 août et est immédiatement incorporé dans la compagnie 10/13 du 6e régiment du Génie.

Le 11 août 1914, la compagnie 10/13 quitte Angers par le train et débarque à Attigny le 12 août où elle rejoint les autres éléments de la 60e Division.

La division monte en Belgique pour bloquer l’avancée allemande qui a envahi la Belgique.

La compagnie 10/13, venant d’Etrépigny, traverse Donchery, le 18 août et, évitant Sedan, va bivouaquer à .Saint Menge après 18 kilomètres de marche avec 35 kilos de bagages, 30 kg de sac à dos (l’as de carreau) et le fusil Lebel 4,5 kg.

Le 19 août, elle quitte Saint Menge à 6h20 et défile à 8h en rang par quatre à la borne frontière d’entrée en Belgique.

Le soir elle couche à Alle après une étape de 21 km et avoir construit des tranchées défensives devant le pont sur la Semoye.

Mon itinéraire ne sera pas tout à fait le même, ce serait dommage ne ne pas visiter Sedan et j’ai des impératifs d’hébergement et de longueur d’étape

En rouge, mon itinéraire aujourd’hui. En bleu, l’itinéraire de la compagnei 10/13 du 12 au 19 août 1914, sachant qu’en arrivant à Attigny, la compagnie a commencé par aller bivouaquer à l’ouest de Rethel avant de repasser par Attigny et de partir vers le nord.

Fernand (ou ses parents) n’a laissé aucune lettre sur cette première partie de la guerre. Les premières lettres conservées datent de mars 1915.

On ne sait donc pas trop quel était son état d’esprit dans cette première phase de la guerre,

le 29 juillet 1915, à occasion du premier anniversaire de l’entrée en guerre, il écrit :

« je pourrais vous dire également qu’au moment où vous recevez ladite présente nous serons très probablement entrés dans notre deuxième année de guerre.

Chimène, qui l’eut dit, Rodrigue, qui l’eut crut

En plus de cette nouvelle, je pense aussi porter à votre connaissance que – à part de rares moments – je ne m’amuse pas par ici de façon folâtre et que je désire vivement bénéficier d’une permission dont je vois de moins en moins la date. »

Il revient plus complètement sur cette entrée en guerre à l’occasion du deuxième anniversaire le 27 juillet 1916, il écrit :

 » Mers chers parents,

Deux années se sont écoulées depuis que les les premiers bruits de guerre sont venues jeter une
première terreur sur l’humanité.

En tout cas je puis dire que cette première terreur ne m’a pas atteinte. Ah mais pas du tout car s’il est un être au monde que ces menaces de guerre ne troublaient pas, c’est bien moi bien sûr.

Si jamais je croyais à la guerre !

Si en cette fin de juillet je croyais qu’il y aurait au monde des volontés assez monstrueusement
criminelles pour déchaîner le conflit.

Si je croyais que cette volonté existante il n’y aurait pas une intervention des autres principales
puissances pour arrêter le cataclysme alors qu’il en était encore temps.

S’il est un homme au monde qu avait des belles illusions qu’il a perdues c’est bien votre fils mes
chers parents.

Il y a 2 ans hier j’étais à Talmont. Forcément c’était l’unique sujet de conversation. Et j’étais très consulté. L’homme de la ville, garde quand même toujours une certaine supériorité sur le rural. On me demandait mon avis bien entendu. Et moi de rire. Je m’en souviens comme si c’était hier.

« Dormez tranquille ma petite mère Voisin. Si c’est là votre seul sujet d’inquiétude vous n’êtes point femme à plaindre » Et je disais pourquoi la guerre était impossible.

Et il s’est trouvé un homme ou plutôt un parti pour avoir voulu cette chose-là de sang-froid. Et il ne s’est pas trouvé une voix, pas une, pour oser flétrir cette odieuse agression. Et cela parce que l’agresseur semblait invincible. Et s’il avait été vainqueur chacun lui aurait fait compliment de son acte.

Ah oui je le disais encore ces jours-ci. Faut-il que l’homme soit mauvais ! Deux années de guerre.

Et quand la fin !

Dans l’attente de la permission imminente, de 7 jours

Enfin en attendant je suis tout au plaisir de ma permission de 7 jours. Elle ne saurait désormais tarder.

Je vous embrasse
Fernand « 

En gare de Reims ce matin

Dans le train de Rethel à Reims

La gare de Rethel.

Face à la gare de Rethel.

Humour à Rethel.

Paysage côte gauche !

Paysage côté droit ! Je longe l’Aisne.

Attigny. Ce bourg a eu une certaine importance au Haut Moyen Âge, comme lieu de résidence de rois mérovingiens puis de rois et empereurs carolingiens ainsi que lieu de conciles.

Attigny. Ce bourg a eu une certaine importance au Haut Moyen Âge, comme lieu de résidence de rois mérovingiens puis de rois et empereurs carolingiens ainsi que lieu de conciles.

Hôtel de Ville d’Attigny.

La gare d’Attigny où débarqua la compagnie 10/13 (dont Fernand, mon grand-père) du 6e régiment du Génie au sein de la 60e division.

A partir de Suzanne, en approchant de Tourteron, ça commence à grimper, et sur le coteau poussent des vergers.

A priori, ce sont des pommiers. Mais quelques arbres sont restés chargés de fruits, vu de loin difficile d’être sûr que ce sont des pommes, elle seraient petites. Et pourquoi sur un arbre parmi beaucoup d’autres ?

Pique-nique en forêt du côté de Chagny. Très belle forêt de hêtres.

Paysage à Omont.

Le poisson de Vendresse.

L’Hôtel de Ville de Vendresse.

La descente sur Sapogne et Feuchères.

La halte nautique de Dom le Mesnil.

Au bord du canal à Dom le Mesnil, le jalonnement de la véloroute du canal des Ardennes. Rethel est à 64 km. Par mon itinéraire très vallonnée, j’en ai fait 57 km, mais je ne me suis pas ennuyé, ni n’ai souffert des fesses, le terrain plat en bord de canal, c’est mortel.

Sedan

Le château de Sedan. « Monument préféré des Français » le 13 septembre 2023 dans l’émission de Stéphane Bern. Il est le plus grand château fort d’Europe.

Descente sur Bouillon. A droite, un gigantesque camping de mobil-home.

Descente sur Bouillon. A droite, un gigantesque camping de mobil-home.

Descente sur Bouillon.

Bouillon, vue de ma chambre à l’auberge de jeunesse. Elle se mérite ! 500 mètres à 10%.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Guerre 14-18 – jour 7 – Laon – Le Chemin des Dames – Reims – 80 km

Longue journée aujourd’hui.

Parti 7h50 de Laon, le jour se lève, j’arrive à 17h30 dans ma chambre d’hôtel, le jour se couche.

Très bel itinéraire sans circulation, toute la journée, et l’arrivée à Reims se fait par une grande route, mais, contrairement à Laon, il y a une bonne piste cyclable. Reims est une ville à voitures, mais avec de bons aménagements cyclables, au moins sur les grands axes. Le centre-ville m’a paru assez étendu, voire très étendu et très piétonnier, et avec énormément de monde piétons dans les rues entre 16h et 17h.

Une étape un peu plus longue que d’habitude, la visite d’un musée et de la cathédrale de Reims en arrivant, et le temps passe très vite.

Mon itinéraire passe par les ruines de l’Abbaye de Vauclair,

j’y croise un groupe de jeunes soldats du 6éme régiment du Génie d’Agers, « mon » régiment pendant mes deux mois de classes en 1974, et celui de mon grand-père Fernand pendant ses deux ans de service militaire d’octobre 1907 à septembre 1909, et pendant la guerre 14-18.

Puis je monte sur le Chemin des Dames, longue côte qui débouche à la ferme d’Hurtebise.

Un peu plus loin j’arrive à la Caverne du Dragon, carrière de craie datant de l’époque médiévale (on a besoin de pierres calcaires pour construire châteaux, églises, maisons, …). Carrière du même type que celle d’Arras.

A Arras, elles ont servi aux armées britanniques à préparer une offensive contre les Allemands (la bataille d’Arras, diversion avant que les Français n’attaquent au Chemin des Dames.

Au Chemin des Dames, vaste plateau de 15 km de long sur 1 km de large, les Allemands étaient sur le plateau, les carrières souterraines leur servaient d’abris et de magasins de nourriture, d’armements, d’hôpital.

Les Français étaient dans la plaine, d’où l’enjeu de conquérir le plateau. L’offensive Nivelle débute le 16 avril 1917, elle devait durer 24 heures, elle se termine le 24 octobre 1917, c’est un demi-échec ou une demi-victoire qui a coûté probablement au moins 200 000 hommes dans chaque camp.

J’ai suivi la visite guidée avec des collégiens, durée 1h30, dans le froid des souterrains 11°, visite très intéressante.

En repartant vers Craonne, je passe devant une statue de Napoléon qui a gagné une bataille à Craonne en 1814.

Un peu plus loin, c’est le site de Californie où je pique-nique sur une table, il fait 7°, mais je me suis réchauffé pour arriver jusque là, le vent est froid, mais je suis à l’abri du vent et le temps est assez clair.

Un peu plus loin, je monte à la tour observatoire de Craonne, ce qui permet de bien voir la plaine en dessous.

Mon itinéraire me fait faire ensuite une boucle dont je ne comprenais pas bien l’intérêt, mais elle permet en prenant du recul après avoir traversé l’Aisne d’avoir un très bel aperçu sur l’ensemble du plateau du Chemin des Dames.

Une partie du trajet se fait en suivant le canal de l’Aisne à la Marne sur une route interdite à toute circulation et non jalonnée si bien que j’ai du prendre sur 2 kilomètres une grande route à camions pour trouver cette route interdite, mais visiblement tolérée. Les voies navigables ouvrent le parapluie au détriment de la sécurité des cyclistes.

A Reims, j’arrive devant la cathédrale avec un grand soleil d’automne, bas dans le ciel, il est 16h30, et dans la cathédrale, les rosaces de la façade sont magnifiquement éclairées.

Photos non commentées, il est trop tard, et la journée de demain risque d’être longue.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 6 – Saint Quentin – Laon – 75 km

Première étape où je suis vraiment sur les traces de mon grand-père Fernand, presque sur la fin de la guerre.

Début avril 2018, la 60e division d’infanterie qui intègre la compagnie 10/13 du 6e régiment du Génie auquel appartient Fernand, est débarquée à La Croix de Saint Ouen, petite localité au sud de Compiègne, et progressivement, jusqu’au 9 août 1918, sa compagnie va se déplacer et effectuer des travaux de Génie, travaux de tranchées et de réparations de route, construction d’abris dans le secteur de Mongérain, Crèvecoeur le Petit, Welles-Perennes, Faverolles, Armancourt

En bleu, le transfert de La Cardine à Vadenay à pied ,
En vert, le trajet en train de Vadenay à La Croix de Saint Ouen
En rouge, la progression en faisant reculer les Allemands jusqu’au franchissement de l’Oise à Neuvilette
En bleu, la mise au repos à Caply

A partir du 10 août, c’est la marche en avant pour faire reculer les Allemands.

Les 10 et 11 octobre, la compagnie avance jusqu’à Neuvilette et Bernot. « Au prix de pertes
cruelles, une passerelle est lancée sur l’Oise et le canal en face de la Neuvilette ».

Le 21 octobre, Fernand, qui a fait son service militaire au 6e Génie d’Angers comme musicien et qui le dit lui-même est « très peu militaire », qui a été mobilisé en tant que brancardier dès le début de la guerre le 2 août 1914, qui est devenu sapeur-mineur, probablement par choix, en juin 1916, est nommé caporal. Probablement à la suite des pertes cruelles pour franchir l’Oise à Neuvillette, deux caporaux sont passés sergent, deux nouveaux caporaux sont nommés.

Mais ce n’est probablement pas la seule raison, le 8 novembre 1918, Fernand est cité à l’ordre de la 60e Division avec entre autres mentions « S’est distingué particulièrement pendant les opérations de franchissement de l’Oise, le 10 et 11 octobre 1918 ».

Voilà ce que dit Fernand sur ces journées d’octobre dans une lettre datée du 13 octobre 1918 :

« Mes chers parents
Il faut réellement que je fasse effort sur moi-même et récupérer tout mon reste de courage pour venir griffonner quelques lignes. Depuis trois jours j’ai vécu des heures qui resteront je le crois mes plus dures de la guerre. Même à Verdun je crois nous n’avons eu à donner un effort semblable. C’est vraiment demander à des hommes le maximum de ce qu’il peuvent donner. Je suis littéralement éreinté et abruti.
Nous voilà pourtant depuis ce matin au repos quoique très peu distant encore des lignes et au milieu de la plaine, sans abri. A part cela je vais bien et il suffirait de quelques jours de repos à l’arrière pour me remettre dispos. Donc tout va bien.
J’ai bien reçu la dernière lettre de maman et le colis beurre dont je vous remercie.
Je vous embrasse
Fernand »

et dans sa lettre du 22 octobre 1918 :

« Mes chers parents
Nous voilà arrivés au repos pour tout de bon cette fois. Sera-t-ce pour une longue durée je n’ose le prédire, mais enfin nous jouissons pour l’heure du calme et de la quiétude dont nous avons un réel besoin.Nous sommes à au moins 80 km des boches dans un petit pays de l’Oise et le son du canon ne nous y parvient pas.
Ce furent vraiment des journées terribles que les dernières que nous avons passées dans l’Aisne. Le «Petit Journal» du 20 ou 19 donne en première page un récit assez bien réel de cet épisode de guerre sous le titre « comment une division réussit à franchir l’Oise ». Ce fut très très dur et le souvenir de ces journées là nous restera en mémoire notre vie entière. Hélas !
Le plus malheureux est que dix d’entre nous sont restés là-bas. Je vous ai dit l’autre jour comment presque en repos et une heure avant de partir un abri sauta et engloutit quatre des nôtres qui avaient eu la chance d’échapper au plus grand danger.
Je puis dire que j’ai de la chance de passer ainsi toujours à travers.
Enfin pour l’instant toujours vous pouvez être tranquille sur mon sort. Nous sommes en sûreté et presque heureux. Nous avons eu la veine de tomber chez une brave bonne femme qui nous fait la cuisine et nous mangeons tous comme des ogres.
Par exemple tout est très bon marché. Le vin 2F90 le litre et le reste à l’avenant. Nous venons de faire un bon marché. Une oie 0F75. Je suis étonné du bon marché. Nous sommes 11. Cela va nous faire un grand repas demain. Arrosé suffisamment de pinard cela passera je crois.
Que voulez vous, il faut vraiment se donner du bon temps quand on peut car vraiment ce sont les moments mauvais qui sont les plus nombreux.
Je vais tâcher de vous écrire demain puisque maintenant j’ai tout mon temps.
Je vous embrasse
Fernand »

 

Ce matin je quitte donc Saint Quentin à 7h50 avec pour objectif d’aller découvrir Bernot et Neuvilette.

Sortie de Saint Quentin par 7 kilomètres de route importante, mais un peu inévitable sans vouloir se rallonger excessivement.

Belle petite route bien vallonnée ensuite pour rejoindre Bernot, puis Neuvilette.

Dans ces deux villages, à part le monument aux morts, rien pour rappeler la guerre de 14.

A Bernot, je vais jusqu’au canal, sans aller jusqu’à l’Oise.

A Neuvillette, je prends la petite route pour rejoindre Origny Sainte Benoîte, traversant successivement le petite canal du Moulin (un ruisseau), le canal de la Sambre à l’Oise, puis l’Oise en arrivant à Origny.

Tout ce coin est un vaste marais, mais si je comprends bien tout ce que j’ai pu lire c’est bien par cette petite route que la 60e Division a gagné de haute lutte le village d’Origny.

Mais j’ai un doute quand je vois la configuration du terrain. Le terrain paraît plus facile en prenant par le pont sur D13, pont qui était probablement détruit, mais de part et d’autre du pont, le terrain parait moins marécageux. Mais ce point était peut-être plus facile à défendre par les Allemands et difficile à attaquer par les Français.

Je reprends ma route, et ce soir, je constate que je me suis trompé lors de l’élaboration de ma trace. En fait, c’était un brouillon pour étudier la faisabilité de faire Saint Quentin à Laon via Neuvilette en une étape, et j’ai oublié de revenir dessus. et je me suis tapé 24 kilomètres de grande route un peu pénible, heureusement par vent arrière, alors que pour 3-4 km de plus, j’aurai eu un itinéraire beaucoup plus tranquille et pas plus de dénivelé.

J’arrive vers 14h à Laon et prend largement le temps de visiter la ville après y être monté par 400 mètre d’une bonne rampe à 12 %. Cela m’a permis d’inaugurer ma plus petite vitesse et j’arrive bien en haut.

Arrivée sur Bernot.

Bernot

Abribus à Bernot.

Bernot

Bernot

Bernot

Canal du Moulin à Bernot.

Canal de la Sambre à l’Oise à Bernot.

Canal de la Sambre à l’Oise à Bernot.

Route vers l’Oise à Bernot.

Neuvilette.

Neuvilette.

Canal du Moulin à Neuvilette.

Canal de la Sambre à l’Oise à Neuvilette.

Pont tournant sur le canal de la Sambre à l’Oise à Neuvilette.

L’Oise entre Neuvilette et Origny Sainte Benoîte.

L’Oise entre Neuvilette et Origny Sainte Benoîte. Au fond, on aperçoit l’usine Teréos.

Origny Sainte Benoîte est sur l’itinéraire à vélo de la ScandIbérique de Norvège à Saint Jacques de Compostelle, et le tronçon locale est la véloroute Stevenson en mémoire de la dsecente de l’Oise que fit Stevenson en canoë en 1876.

Un autre bras de l’Oise à Origny Sainte Benoîte.

Origny Sainte Benoîte

Origny Sainte Benoîte

Origny Sainte Benoîte

L’usine Téréos. Plus de 700 camions viennent livrer 20 000 tonnes chaque jour pendant environ quatre mois de septembre à janvier. À l’issue de ces chaufferies, fours et alambics, 2 000 tonnes de sucre, 2 000 tonnes de pulpes et 9 000 hL d’alcool sont produits chaque jour. « Ici est transformé l’équivalent de la production annuelle d’environ 930 coopérateurs réalisée par 330 employés et une centaine de saisonniers »

Plus de 700 camions viennent livrer 20 000 tonnes chaque jour pendant environ quatre mois de septembre à janvier. À l’issue de ces chaufferies, fours et alambics, 2 000 tonnes de sucre, 2 000 tonnes de pulpes et 9 000 hL d’alcool sont produits chaque jour. « Ici est transformé l’équivalent de la production annuelle d’environ 930 coopérateurs réalisée par 330 employés et une centaine de saisonniers »

Le canal de la Sambre à l’Oise à Origny Sainte Benoîte.

Monument aux morts de Sissy. C’est là que j’ai fait ma pause casse-croûte.

Arrivée sur Laon.

L’hôpital de Laon/

L’ancienne abbaye Prémontrée de Saint Martin à Laon.

L’ancienne abbaye Prémontrée de Saint Martin à Laon.

L’ancienne abbaye Prémontrée de Saint Martin à Laon.

Laon.

Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

La cathédrale de Laon.

Porte de Laon.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Guerre 14-18 – jour 5 – Péronne – Saint Quentin – 75 km

Parti à 8h15 après un bon petit-déjeuner servi par l’auberge de jeunesse,

il crachine, mais cela ne va pas durer, et j’arrive à Saint Quentin vers 15h, sous un temps un peu incertain, mais, à part le début de journée, brumeux, la journée a été sèche et j’ai même vu le soleil.

Route très vallonnée, mais des pentes moins fortes que ces deux dernier jours, et j’arrive bien en forme.

Traversée de vastes étendues de champs, mais rien de monotone, le relief et la traversée de nombreux villages rythment la route.

Grande pause au tunnel de Riqueval.

Après Bony, sommet de la boucle du jour, au nord, je passe à 300 mètres de la source de l’Escaut, fleuve de 355 km de long, qui traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas), avant de se jeter en mer du Nord.

Je termine par 9 kilomètres de bonne véloroute le long du canal de Saint Quentin.

J’arrive au monuments aux morts. Je n’ai jamais vu autant de stèles autour d’un monument aux morts, curieuses stèles
– aux martyrs du soulèvement du ghetto de Varsovie « en hommage aux victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité commis sous l’autorité de fait dite gouvernement de l’Etat français – 1940-1944 – N’oublions jamais ».
– au roi Alexandre 1er, l’unificateur du royaume de Yougoslavie (assassiné en 1934 à Marseille).

Mon itinéraire de la journée.

Mon itinéraire depuis Arras. Il essaie de suivre la ligne de front, mais celui-ci n’a jamais été rectiligne, et avec la mise en place par les Allemands de la ligne Hindenbourg en 1915-1916, il a bougé pour supprimer des saillants et rationaliser l’usage des troupes.

L’église de Boucly. Je n’aurai pas du passer devant. Petite erreur de parcours, j’ai fait demi-tour sur 600 mètres après la photo.

Ce matin, brume et betteraves, du côté de Roisel.

Champ de moutarde, identifié par PlantNet, du côté de Vendelles.

Monuments aux morts de 1952 à 1962 en Afrique du Nord (Tunisie, Maroc, Algérie), à Vermand. Rare !

L’église de Vermand vue de l’Oppidum (camp retranché d’époque galoise), oppidum de 450 mètres de long sur 350 mètres, 15 ha.

L’église de Vermand (fermée, comme la plupart des églises des Hauts de France).

L’église de Pontru.

A l’entrée de Pontruet, oeuvre réalisée par les élèves de CM1-CM2 de l’école de Vermand (à 7 km).

Première traversée du canal de Saint Quentin à Bellenglise.

Cimetière britannique de La Baraque à Bellenglise.

Eoliennes et champs de betteraves à Magny La Fosse.

Le canal de Saint Quentin au pont de Riqueval.

Monument commémoratif britannique du Pont de Riqueval rappelant les événements du 29 septembre 1918, journée durant laquelle, la 46ème division britannique (North Midlands) attaqua la ligne Hindenburg. L’assaut sur la position Siegfried permit à une compagnie du 6ème bataillon du North Staffordshire Regiment (137ème brigade) et un détachement des Royal Engineers de saisir le pont de Riqueval (dernier pont intact sur le canal de Saint-Quentin), point clé des défenses allemandes. Ce qui débouchera sur la dernière phase de l’offensive victorieuse des alliés qui se terminera par la signature de l’armistice le 11 novembre 1918. La bataille de la Ligne Hindenburg, qui débuta le 18 septembre 1918, fut une bataille majeure de l’Offensive des Cent-Jours qui contribua à l’issue de la guerre. Les troupes canadiennes et britanniques, en avant-garde, lancèrent cette attaque contre la ligne allemande, poursuivant l’utilisation massive des chars telle qu’elle avait été entamée au cours de la bataille d’Amiens. Cette bataille contribua à la fin de la guerre des tranchées.

Le mercredi 2 octobre 1918, au pont de Riqueval, un millier de soldats sont rassemblé pour écouter le discours du brigadier-général anglais à la suite de leur lutte pour franchir le canal de Saint Quentin et rompre la ligne Hindenburg réputée infranchissable.

Le musée du touage à Riqueval (fermé aujourd’hui 11 novembre !). La ventilation du souterrain de Riqueval ne permettant pas d’évacuer les gaz d’échappement des péniches, celles-ci doivent obligatoirement être remorquées par un engin appelé « toueur », bateau-treuil qui tracte une rame de péniches (32 en moyenne) dans le souterrain. À l’origine, le premier toueur, nommé Rougaillou, était mû par des chevaux disposés en manège sur son pont, ce manège actionnant un treuil. Un second toueur lui a succédé, mû par la vapeur. Finalement, c’est l’électricité qui, à partir de 1906, a réglé le problème de la fumée dans la voûte. Sa vitesse horaire moyenne est de 2,5 km/h. Le bateau se fixe sur une chaîne de 8 km de long qui repose au fond du canal, fixée à chaque extrémité du souterrain. La masse totale de la chaîne atteint 96 tonnes. Pendant la traversée du tunnel qui durait deux à trois heures, les mariniers, libérés du travail de gouverne du bateau, se réunissaient pour manger des crêpes ou de la friture, et jouer de la musique. Le tunnel de Riqueval est l’un des seuls endroits au monde où l’on pratique encore le système du touage ou remorquage des péniches à la chaîne.

Vu du canal de Saint Quentin, à l’entrée du tunnel de Riqueval (5670 mètres).

L’entrée du tunnel de Riqueval (5670 mètres).

L’entrée du tunnel de Riqueval.

A Riqueval, monument élevé par l’État du Tennessee en hommage aux soldats qui ont brisé la ligne Hindenburg le 29 septembre 1918.

Haie faite de roseaux à Hargicourt. J’ai vu deux haies parallèles distantes d’une centaine de mètres. Je n’ai pas trouvé d’informations expliquant l’intérêt de ce type de haie. C’est peut-être expérimental.

Extrémité de la haie de roseaux identifié par PlantNet comme des roseaux chinois.

Le cimetière américain de Bony.

Le cimetière américain de Bony.

Le cimetière américain de Bony.

Mairie arborant des drapeaux américains et des drapeaux français, et église de Bony

Cimetière britannique de Joncourt.

Hommage aux mariniers, au bord du canal de Saint Quentin, à Lesdins.

Canal de Saint Quentin, à Lesdins

Monuments aux morts 14-18 et 39-45 à Saint Quentin, au bord de la Somme.

La Somme, et à gauche, le canal de Saint Quentin, vus du monument aux morts.

Stèle à la mémoire du maréchal De Lattre de Tassigny, et de son fils.

Stèle à la mémoire du soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943.

Stèle à la mémoire du maréchal Leclerc, et de son fils.

Stèle à la mémoire des soldats morts en Afrique du Nord.

Stèle à la mémoire du roi Alexandre 1er, l’unificateur du royaume de Yougoslavie.

Stèle en l’honneur de Verdun, haut lieu de la Grande Guerre.

J’arrive au centre-ville de Saint Quentin alors que se dispute l’épreuve de 10 km de la 48ème édition des Boucles Saint-Quentinoises.

Le théâtre Jean Vilar.

L’Hôtel de Ville.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

La cathédrale.

La dalle funéraire de Dame Mehaus Patrelote, bourgeoise de Saint Quentin, décédée en novembre 1272 ! (dans la cathédrale).

Le Casino de Saint Quentin vu de la fenêtre de la chambre de mon hôtel. « Inauguré le 29 juin 1929, Le Casino, réalisé également par l’architecte Adolphe Grisel est à la fois salle de cinéma et de Music-Hall et fait parfois office de dancing et de salle des fêtes. La fameuse rose stylisée, caractéristique du répertoire ornemental Art Déco, est omniprésente sur sa façade en ciment moulé.
Le corps central du bâtiment est encadré de deux pilastres monumentaux dominés par de gigantesques têtes de carnaval, librement inspirées des traditionnels masques de la Comédie et de la Tragédie et familièrement surnommés par les Saint-Quentinois : « Jean qui rit » et « Jean qui pleure ». »

Publié dans Non classé | Un commentaire